Dernière mise à jour à 09h38 le 07/05
Selon les propos tenus samedi par un responsable du ministère de l'Éducation, la Chine souhaite prendre la tête du développement des formations en ligne ouvertes à tous, connues également sous l'acronyme anglais de MOOC, et instaurer de nouveaux standards et créer de nouvelles solutions dans ce secteur.
« Le ministère a l'intention de mettre en œuvre un plan de développement pour l'enseignement en ligne dans les universités chinoises qui s'accompagnera d'une série de régulations et de normes », a déclaré Song Yi qui travaille au département de l'Éducation supérieure du ministère. « Nous mettons l'accent sur le fait que nos cours en ligne soient disponibles dans le monde entier afin de montrer à tous les progrès que nous avons réalisés dans ce domaine. »
Song a fait ces remarques lors d'un séminaire organisé par le ministère en partenariat avec Xuetangx, une plateforme de MOOC gérée par l'université Tsinghua, où a été abordée la mise en place de cours de qualité en ligne en complément du cursus universitaire.
Selon le ministère de l'Éducation, la Chine comptait 490 cours de qualité à l'échelle nationale disponibles sur internet et accessibles à tous au mois de janvier 2018. Le ministère a affirmé que 3 000 cours supplémentaires feraient leur apparition d'ici 2020.
Song explique que le ministère va, d'une part, élaborer des politiques publiques pour encourager les professeurs à utiliser des MOOC dans leur enseignement, et va, d'autre part, définir des règles qui préciseront dans quel cadre les étudiants pourront recevoir des crédits après avoir suivi des cours en ligne. L'objectif pour le ministère est de stimuler la formation de talents dans les établissements d'éducation supérieure chinois et de réduire les inégalités régionales que connaît le pays dans le domaine de l'éducation.
« Les professeurs qui utilisent des MOOC pour enseigner doivent éprouver le même sentiment de fierté que ceux qui innovent de façon différente dans leur pédagogie », affirme Song, ajoutant que la qualité des cours en ligne a stimulé fortement l'envie d'apprendre chez les étudiants et leur a donné une plus grande liberté dans le choix des matières.
Song fait également remarquer qu'il est important d'avoir une bonne supervision du secteur, ce dernier ayant récemment connu une « explosion du nombre d'utilisateurs ».
« Nous devons avoir recours à la censure afin de stopper la diffusion d'informations dangereuses », soutient-il. « Les informations personnelles des utilisateurs doivent également être protégées. »
Yu Shijie, directeur de l'enseignement en ligne à l'université Tsinghua, rapporte que les plus grandes universités du monde tel que Harvard ou le MIT aux États-Unis sont toutes engagées dans le développement de cours en ligne, certaines universités allant même jusqu'à proposer des cursus universitaires en ligne qui rencontrent un franc succès auprès des étudiants internationaux.
« Il est crucial que nous explorions nous aussi ces possibilités », explique Yu, ajoutant qu'au cours des dernières années, l'enseignement en ligne en Chine a énormément progressé et que le pays est aujourd'hui en pole position à l'échelle mondiale.
Selon le ministère, il existe une dizaine de plateformes MOOC en Chine qui offrent près de 3 200 cours en ligne, faisant de la Chine le premier pays en termes d'offre de cours en ligne.
Selon le Centre d'information sur le réseau internet en Chine, au mois de juin 2017, 144 millions de personnes s'étaient déjà inscrites à des cours en ligne.