Dernière mise à jour à 16h32 le 25/02
Xiong Yulan, 34 ans, garde encore des souvenirs d'enfance des explosions tonitruantes qui servaient autrefois de pistolets de signalisation pour convoquer les villageois à des rassemblements. Au début des années 1990 encore, tirer de la poudre à canon était le moyen le plus efficace d'envoyer des messages dans la ville natale de Xiong Yulan, la commune de Dulongjiang (rivière Derun) à Gongshan, car il n'y avait alors aucun téléphone dans cette région située près de la rivière Derung, dans la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine).
Mais en 2019, les résidents locaux comme Xiong Yulan ont commencé à découvrir comment la 5G pouvait changer leur vie, avec la mise en place par China Mobile, le plus grand opérateur de télécommunications mobiles du pays, d'une station 5G dans ce canton isolé.
Portant des lunettes de réalité virtuelle avec le soutien du réseau 5G, Xiong Yulan a été immergée dans les paysages en temps réel de Kunming, la capitale provinciale du Yunnan, située à environ 900 kilomètres de là. « C'est merveilleux. J'ai l'impression d'y être », a-t-elle dit. « J'ai envie de tendre la main et de toucher les bâtiments et les voitures en mouvement à côté de moi ».
Le canton où vit Xiong Yulan et les zones adjacentes sont un habitat majeur pour les personnes de l'ethnie Derung. Le passage du peuple Derung de l'absence de téléphone aux réseaux 5G à haut débit survient à un moment où la Chine est sans doute en train de faire le plus grand effort au monde pour réduire la fracture numérique entre les résidents ruraux et urbains.
China Mobile, par exemple, a investi plus de 160 milliards de yuans (24,7 milliards de dollars) jusqu'à la fin de l'année dernière pour améliorer l'infrastructure réseau dans les zones pauvres. Elle a aidé plus de 120 000 villages naturels à accéder aux services téléphoniques et plus de 80 000 villages administratifs à accéder aux réseaux à large bande.
De tels efforts ne concernent pas seulement de lourds apports en capital, mais aussi le travail acharné des employés de première ligne qui ont vécu et travaillé dans ces villages pauvres, surmonté les barrières géographiques pour construire des stations de base de télécommunications et appris aux villageois comment utiliser les téléphones.
Prenez Dulongjiang par exemple. La région, autrefois répertoriée comme l'une des régions les moins développées de Chine, n'a pas fait ses adieux à la vie primitive jusqu'à la fondation de la Nouvelle Chine en 1949.
L'une des principales raisons de la pauvreté de Derung résidait dans ses complexités géographiques. La région de la rivière Derung n'est pas seulement une zone montagneuse, mais elle est aussi fréquemment frappée par des tempêtes de neige en hiver ainsi que des glissements de terrain et des coulées de boue en été. Il y a environ 20 ans, il fallait trois jours de marche de la commune de Dulongjiang au siège du comté de Gongshan. Le canton, qui n'avait pas les connexions nécessaires pour recevoir des appels téléphoniques jusqu'en 2004, est la dernière zone de minorités ethniques de Chine à accéder aux services téléphoniques de base.
Mais en 2014, grâce aux efforts des opérateurs de télécommunications, notamment China Mobile et China Unicom, les Derung sont devenus le premier groupe ethnique minoritaire à avoir accès aux services 4G en Chine.
Désormais, grâce aux efforts minutieux des opérateurs de télécommunications locaux tels que China Mobile pour étendre l'infrastructure du réseau 5G, Dulongjiang fait également partie des premiers à entrer dans l'ère de la 5G.
« Dans le passé, les Derung étaient isolés du monde extérieur, mais aujourd'hui, nous suivons le rythme d'autres régions et même des villes côtières développées en termes de technologie 5G », a déclaré Gao Derong, ancien chef du gouvernement du comté de Gongshan qui administre le canton de Dulongjiang.