Dernière mise à jour à 17h20 le 04/03
Zhong Nanshan, éminent expert chinois en maladies respiratoires, et Anthony Fauci, expert américain en maladies infectieuses, ont appelé à la solidarité et à la coopération mondiales pour lutter contre le COVID-19.
Les épidémiologistes ont échangé leurs points de vue lors d'une conversation en ligne organisée mardi soir (heure de Beijing) par l'université d'Edimbourg.
Les deux parties estiment que la coopération mondiale est essentielle dans la lutte contre l'épidémie.
Le nouveau coronavirus est un ennemi de toute l'humanité, a déclaré M. Zhong, académicien de l'Académie chinoise d'ingénierie et expert de premier plan dans la recherche sur les maladies respiratoires en Chine.
"Si le coronavirus se propage encore dans certains pays, on ne peut pas dire que le COVID-19 soit entièrement contrôlé à l'échelle mondiale. Si nous voulons mettre fin à cette épidémie, nous avons besoin que les décideurs de chaque pays prennent des décisions appropriées, fondées sur la science et les preuves. Tout le monde devrait faire de son mieux. Nous avons donc besoin d'une solidarité mondiale," a indiqué M. Zhong.
Il a déclaré que certains moyens non scientifiques et inhumains "d'immunité naturelle" ne devraient pas être utilisés pour obtenir une immunité collective.
"Avec la mise au point et la commercialisation des vaccins, il faudra au moins deux à trois ans pour obtenir une immunité collective dans le monde entier", a déclaré M. Zhong.
Les deux parties ont convenu que l'équilibre entre le développement économique et la prévention et le contrôle des épidémies est un défi mondial, et qu'un retour précipité à la "vie normale" pourrait entraîner une réaction violente de l'épidémie.
"L'année dernière, deux mois après que l'épidémie était pratiquement sous contrôle, nous avons rouvert notre économie et repris les cours", a indiqué M. Zhong.
Il a affirmé que dans un an, il y aurait un grand changement.
"Nous avons réussi par le passé grâce à une coopération mondiale contre la variole, la polio et la rougeole. Il n'y a aucune raison dans le monde pour que nous ne puissions pas faire la même chose avec le COVID-19 par une combinaison de mesures coopératives de santé publique et l'application de la science pour obtenir des interventions sous la forme de vaccins et de thérapies et d'autres types d'interventions", a déclaré M. Fauci.
Certaines très bonnes nouvelles sont le rôle que les sciences fondamentale, de base et clinique ont joué pour apporter une solution potentielle et réelle au problème, a-t-il déclaré.
"Et c'est dans le développement de vaccins très efficaces, non seulement par les Etats-Unis, mais aussi par la Chine, la Russie, l'Inde et d'autres pays. Actuellement, aux Etats-Unis et dans le monde entier, nous avons des vaccins qui ont un degré d'efficacité très élevé et un bon profil d'innocuité."
"Je sais que nous n'allons pas faire vacciner le monde en un an, mais j'espère que nous supprimerons la dynamique de cette épidémie au point qu'elle ne sera peut-être pas éliminée, mais qu'elle sera extraordinairement bien contrôlée, de sorte qu'il puisse y avoir quelques pas vers la normalité", a poursuivi M. Fauci.