A l'approche des élections de 2015, les représentantes de l'Association des Femmes Journalistes du Burundi (AFJO), du Collectif des Associations et ONGs Féminines du Burundi (CAFOB), et de la Synergie des Partenaires pour la Promotion des Droits des femmes (SPPDF), vont lancer vendredi une campagne qu'elles ont appelée "Allez au-delà de 30%" afin d'augmenter la représentativité des femmes dans les postes de prise de décision.
"Avec cette campagne...Nous voulons enclencher le débat politique autour des questions de représentativité des femmes dans les postes de prise de décision et de leur implication dans la résolution pacifique des conflits électoraux", a déclaré Bernardine Sindakira, déléguée générale de la SPPDF, au cours d'une conférence de presse.
Cette campagne va commencer par les provinces de Bubanza et de Muramvya choisies pour leurs spécificités, la dernière étant une des provinces dirigée par une femme alors que c'est dans la province de Bubanza où l'on rapporte beaucoup de violences basées sur le genre.
Les statistiques à l'appui, elle a montré que les femmes continuent à être sous-représentées de la base au sommet dans les postes de prise de décision malgré les instruments juridiques nationaux et internationaux confèrent aux femmes le droit de participer au processus de prise de décision à tous les niveaux d' administration.
Ainsi, le déléguée générale de la SPPDF indique que le taux de participation des femmes au niveau de la présidence de la République du Burundi est passé de 33,3% en 2005 à 0% depuis 2008
jusqu'aujourd'hui, qu'au niveau du gouvernement, ce taux est passé de 35% en 2005 à 31,8% en 2012 alors qu' il était de 42% en 2010 au début de la cette législature.
Par ailleurs, a-t-elle ajouté, au niveau du gouvernement, le taux dépasse le minimum de 30% consacrés par la Constitution alors que dans les institutions publiques et paraétatiques, le taux était de 12,7% en 2012 contre 17,1% en 2005.
"Ceci dégage qu'il y a un recul dans les nominations des femmes dans des postes de responsabilité", conclut Mme Bernardine Sindakira qui reproche aux hommes politiques burundais de penser rarement à aller à plus de 30%, les 30% étant un quota minimum que la Constitution accorde aux femmes.
La campagne commencera par la province de Bubanza et ccontinuera jusqu'à la fin des élections de 2015.