En réponse à une "invitation" de son homologue camerounais Paul Biya, selon le communiqué officiel, le président tchadien Idriss Deby Itno est arrivé jeudi matin à Yaoundé à 11h00 locales (10h00 GMT), où il a été accueilli à sa descente d'avion par celui-ci pour une "visite d'Etat et d'amitié" jusqu'à vendredi matin comportant au menu un entretien en tête-à-tête.
Survenue au lendemain d'un sommet sur la sécurité au Nigeria auquel les deux leaders politiques ont pris part samedi à Paris en France et à la veille d'un sommet de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) prévue vendredi à Libreville au Gabon, cette visite s'inscrit dans le cadre des "consultations habituelles" entre Yaoundé et N'Djamena, a fait savoir à Xinhua l'ambassadeur du Tchad au Cameroun, Yossem Kontou-Noudjiamlao.
Du côté du pouvoir camerounais où il a simplement été annoncé un entretien en tête-à-tête jeudi au palais présidentiel de Yaoundé, aucune précision n'a été donnée sur l'objet du déplacement du numéro un tchadien dont la dernière visite dans ce pays voisin remonte en décembre 2013.
Mais, de l'avis de certaines sources, il s'agit d'une concertation bilatérale axée, d'une part, sur la mise en œuvre de la stratégie de combat adoptée à Paris contre les combattants de la secte islamiste nigériane Boko Haram, dont les attaques débordent sur des pays voisins du Nigeria tels le Cameroun.
Sur un autre plan, le président Paul Biya et son hôte ne manqueront pas de s'entretenir par ailleurs sur l'enlisement de la crise centrafricaine où les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) déploient une force de plus de 5.000 hommes sous l'égide de l'Union africaine (UA), parallèlement à l'opération française Sangaris, estiment d'autres sources.
A l'analyse de la présence, un fait rarissime, du directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le très réservé et discret Adolphe Moudiki, par les personnalités camerounaises invitées à accueillir Idriss Deby Itno à son arrivée à l'aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, l'exploitation pétrolière fait aussi partie de l'agenda de cette visite.
Pays producteur de pétrole depuis 2003, le Tchad évacue son or noir sur le marché international par un oléoduc qui traverse le territoire camerounais sur près de 1.000 km jusqu'au large de la cité balnéaire de Kribi (Sud) où existe un terminal flottant. Des accords signés récemment permettront également au Niger de se servir de la même infrastructure pour l'acheminement de sa production à destination de ses clients.