Le Réseau botswanais sur l' éthique, le droit et le virus VIH/sida (BONELA), a révélé un projet de contester devant les tribunaux une décision de l'autorité nationale de la transfusion sanguine d'interdire aux gays, lesbiennes et transgenres de donner leur sang.
Les Services nationaux de transfusion sanguine du Botswana ( BNTS) ont annoncé en mai de cette année qu'ils avaient pris la décision de ne pas accepter de don du sang de la part de certains groupes communautaires, une décision motivée par les opinions partagées dans l'ensemble de la population à ce sujet.
Le BONELA, qui s'occupe principalement des questions relatives au VIH et au sida, prévoit maintenant de contester cette décision.
La directrice du BONELA, Cindy Kelemi, a déclaré mercredi aux médias que le BONELA étudiait les options légales pour tenter de s' opposer à cette décision. Refuser aux communautés identifiées le droit de donner leur sang constitue une discrimination institutionnalisée et une atteinte à la dignité de ces personnes ainsi qu'à leur droit à la non-discrimination, a-t-elle fait valoir.
Le BONELA a tenté d'ouvrir un dialogue avec le centre de don du sang pour obtenir des explications sur cette question mais il n'en est rien ressorti, a-t-elle déclaré.
Cette décision du centre indique clairement qu'il y a toujours un problème d'intolérance et de discrimination à l'égard de la communauté gaye, lesbienne et transgenre dans ce pays, a estimé Mme Kelemi.
Par ailleurs, les responsables des services sanitaires ont soutenu qu'ils appliquaient les directives sur les transfusions sanguines utilisées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le directeur médical du centre national de transfusion sanguine, Mukendi Kayembe, a déclaré aux médias que les homosexuels étaient classés comme un groupe à haut risque selon les directives de l'OMS.
Bien qu'elle manque toujours de donneurs de sang, l'autorité de transfusion a déclaré qu'elle devait être prudente car le gouvernement continue de lutter pour endiguer la propagation du virus VIH.
Le VIH est l'un des pays les plus durement touchés par le sida en Afrique, avec un taux de prévalence du virus VIH de 23 % dans la population âgée de 15 à 49 ans, ce qui est le deuxième taux le plus élevé au monde après celui du Swaziland.
La Constitution du Botswana ne reconnaît pas les homosexuels, de sorte que l'homosexualité est considérée comme anticonstitutionnelle dans ce pays.