Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est déclaré mardi très préoccupé par le sort des réfugiés et des demandeurs d'asile en Libye où augmente la violence.
"Près de 37.000 personnes sont enregistrées auprès du HCR à Tripoli et à Benghazi. Beaucoup d'entre elles vivent dans des zones fortement endommagées par les combats et sont incapables de se rendre dans des zones plus sûres en raison des combats actuels", a indiqué la porte-parole du HCR, Ariane Rummery, lors d'une conférence de presse.
Selon Mme Rumery, rien qu'à Tripoli, plus de 150 personnes d'Erythrée, de Somalie et d'autres pays ont appelé le HCR pour réclamer des médicaments ou bien un lieu plus sûr. "Nous recevons aussi des appels de nombreux réfugiés et demandeurs d'asile, principalement des Syriens et des Palestiniens, à Benghazi qui ont besoin d'assistance", a ajouté Mme Rummery.
Le HCR travaille sur le terrain avec des ONG partenaires pour fournir une assistance aux réfugiés et aux demandeurs d'asile, mais la situation se détériore rapidement et nombre d'entre eux envisagent de quitter la Libye.
"Des milliers de gens désespérés entreprennent le voyage dangereux par la mer vers l'Europe", a souligné la porte-parole du HCR. Environ 88.000 personnes seraient arrivées par bateau en Italie depuis le début de l'année. C'est déjà plus du double par rapport au nombre d'arrivées en Italie l'an dernier.
Le HCR a appelé les autorités libyennes à assouplir les restrictions en matière de visa de sortie afin de permettre aux gens de partir. "En même temps, nous demandons aux gouvernements d'Egypte et de Tunisie de laisser leurs frontières ouvertes à ceux qui fuient la violence et cherchent une protection internationale", a ajouté la porte-parole.
La Libye connaît la pire violence depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Ces dernières semaines, les milices rivales se sont battues autour de l'aéroport international de Tripoli, tandis que l'Opération de Dignité lancée par le général Khalifa Haftar contre les groupes militants islamistes est toujours en cours à Benghazi, où des avions de combat sont impliqués dans les attaques contre des positions des militants.