Alors que l’épidémie continue à faire des ravages, deux médecins libériens, contaminés par le virus, vont suivre un traitement expérimental qui a déjà été administré à deux ressortissants américains et à un prêtre espagnol décédé mardi. Le virus a tué 1 013 personnes sur les 1 848 cas enregistrés depuis mars en Guinée, en Sierra Leone, au Liberia et au Nigeria. En trois jours, depuis le 9 août, 52 décès supplémentaires ont encore été signalés.
Selon une commission d'experts de l'OMS, l'utilisation de médicaments ou de vaccins non homologués comme moyens de traiter ou de prévenir l'épidémie de fièvre Ebola en Afrique de l'Ouest était conforme à l'éthique médicale. L'organisation internationale a toutefois précisé que les doses de sérum expérimental ZMapp, fabriqué par la société pharmaceutique américaine Mapp Biopharmaceutical, étaient limitées en quantité -12 doses seulement ayant été fabriquées- ce qui soulève des questions éthiques concernant notamment la définition des patients à traiter en priorité.
Après l'approbation de l'agence américaine du médicament (FDA), ce traitement expérimental sera envoyé des États-Unis et devrait arriver sous deux jours ; il sera alors administré aux deux médecins libériens, a annoncé le ministre libérien de l'Information Lewis Brown. Ils deviendraient ainsi les premiers Africains à bénéficier du traitement.
Avant eux, deux travailleurs médicaux américains évacués la semaine dernière ont été les premiers à recevoir des doses de ZMapp. Actuellement traités dans un hôpital d'Atlanta, ils présentent tous deux des signes d'amélioration, ce qui hélas n’a pas été le cas du missionnaire espagnol de 75 ans, contaminé par le virus Ebola lors d'un séjour pour une mission humanitaire au Liberia et également soigné à l'aide du sérum expérimental, qui est mort dans un hôpital de Madrid.