Curiosity a découvert un ancien lac de 155 km sur Mars

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )

10.12.2014 08h45

Le robot à propulsion nucléaire Curiosity de la NASA, qui se trouve actuellement dans le Cratère de Gale, sur le Mont Sharp, haut de près de 6 000 mètres, a trouvé des preuves que ce haut sommet de la Planète Rouge se trouvait autrefois sous un lac immense. Eût-il été arrivé quelques milliards d'années plus tôt, Curiosity aurait sans doute plus eu besoin de flotteurs que de roues…

« Nous faisons des progrès dans la résolution du mystère du Mont Sharp », a dit le responsable scientifique du projet Curiosity John Grotzinger de l'Institut de Technologie de Californie à Pasadena, en Californie, ajoutant que « Là où il y a maintenant une montagne, il y a pu y avoir autrefois une série de lacs ». Le robot a déjà découvert les restes d'un ancien lit de rivière sur Mars, mais cette dernière découverte donne la preuve de l'existence non seulement de cours d'eau à écoulement libre mais aussi de grandes étendues d'eau qui baissaient et montaient au fil du temps.

« Si notre hypothèse du Mont Sharp tient le coup, elle remet en question la notion selon laquelle les conditions chaudes et humides sur Mars ont été transitoires, locales, ou seulement souterraines », a déclaré Ashwin Vasavada, scientifique adjoint du projet Curiosity au Jet Propulsion Laboratory de la NASA. « Une explication plus radicale, c'est que l'ancienne atmosphère de Mars, plus épaisse, a fait monter les températures au-delà du point de congélation dans l'ensemble, mais jusqu'à présent, nous ne savons pas comment l'atmosphère l'a fait ».

L'analyse de la route vers le mont Sharp montre que le robot a roulé sur ce qui ressemble à une série de monticules semblables à ceux trouvés dans les deltas des fleuves asséchés sur Terre. A la base de la montagne, Curiosity a repéré des couches de roche sédimentaire entrecoupées par l'érosion, causée par le vent pendant les remplissages et les vidanges répétées du lac. Les scientifiques espèrent pouvoir déterminer comment la chimie a changé dans les lacs au fil du temps, hypothèse soutenue par ce qu'ils ont observé jusqu'ici, et qui leur fournira un cadre pour les tests de l'année prochaine.