Après une nouvelle offensive d’envergure de Boko Haram dans le nord-est du pays, décrite comme l’attaque « la plus meurtrière » qu’il a mené en cinq années d'insurrection, l'armée nigériane a appelé à une coopération internationale pour faire face au groupe islamiste armé. Le bilan de cette attaque contre la ville de Baga et plusieurs autres localités situées sur les rives du lac Tchad, dans le nord de l'Etat de Borno, n'a pas encore été déterminé, mais il pourrait être extrêmement élevé, certaines sources parlant de plusieurs milliers de morts.
Face à cette nouvelle tragédie, que l'armée nigériane, pourtant la plus importante d'Afrique de l'Ouest, n’a pas su ou pu éviter, Chris Olukolade le porte-parole du ministère de la défense, a déclaré que ces offensives « devraient convaincre tous les gens bien intentionnés à travers le monde que Boko Haram représente le mal que nous devons éliminer tous ensemble, plutôt que de critiquer les personnes qui essayent de les contrer ». En effet, les forces armées nigérianes sont régulièrement sous le feu des critiques du fait de leur incapacité à mettre fin à l'insurrection de Boko Haram.
Malgré ces critiques, le ministère de la défense assure que « L'armée nigériane n'a pas abandonné Baga et les autres localités actuellement contrôlées par les terroristes », ajoutant que « des plans appropriés, des hommes, des ressources sont actuellement mobilisés pour faire face à la situation ».
Comme si cela ne suffisait pas, d'autres attaques ont également ensanglanté la région. Ainsi, au moins 19 personnes ont été tuées samedi, lorsqu'une bombe fixée sur une fillette d'une dizaine d'années a explosé dans un marché bondé de Maiduguri, grande ville du nord-est du Nigeria. La responsabilité de Boko Haram, qui écume la région, n’a pas encore été formellement établie, mais le groupe extrémiste semble bien être à l'origine de ce nouvel attentat. Deux femmes kamikazes se sont fait également exploser dimanche, tuant quatre personnes, sur un marché bondé de Potiskum, située dans la même région, qui a aussi été touchée samedi, par un attentat à la voiture piégée.