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Cameroun : les énergies renouvelables pour éclairer les campagnes, en vue 300 MW à produire

( Source: Xinhua )

16.03.2015 10h43

Pour sortir l'arrière-pays de l'obscurité profonde dans laquelle il est plongé, un paradoxe pour un pays doté du deuxième potentiel hydroélectrique du continent, les pouvoirs publics camerounais entendent s'orienter vers les énergies renouvelables pour accroître l'offre en électricité, un programme de 300 mégawatts annoncé, pour 400 milliards FCFA d' investissement (environ 800 millions USD).

En 2011, l'exécutif camerounais a fait voter par le Parlement une loi autorisant l'ouverture du secteur aux investissements privés de la production de l'électricité de moins 5 mégawatts (MW), tant pour l'hydroélectricité que pour d'autres sources renouvelables, thème de réflexion d'un salon dédié organisé du 10 au 12 mars à Yaoundé par l'Agence de régulation du secteur de l' électricité (ARSEL).

Lié à un projet du même nom financé par l'Union européenne, le salon Invest'Elec, marqué par la participation des acteurs du secteur privé,des élus municipaux et des institutions financières nationales et internationales, a servi à examiner les possibilités émanant de la biomasse, de la petite hydroélectricité ou encore du solaire voltaïque pour produire l'électricité au profit des zones rurales.

Pour le directeur général de l'ARSEL, Jean-Pierre Kedi, ces sources renouvelables représentent un "gisement dormant" qui nécessite d'être valorisé afin de pouvoir réduire l'important déficit énergétique que connaît le Cameroun : établie à 1500 MW, la production installée équivaut à 3% de niveau d'exploitation du potentiel total estimé à 19,7 gigawatts (GW), d'après les statistiques officielles.

Enrichie depuis quelques années d'une centrale à gaz naturel à Kribi(216 MW) et de deux autres à fuel lourd à Dibamba (86 MW) et à Limbe(80 MW), cette production, par ailleurs adossée sur un programme thermique d'urgence de 100 MW, provient en grande partie de systèmes hydroélectriques, dont deux grands barrages ( Songloulou) sur le fleuve Sanaga dans le Littoral et (Lagdo) sur la Bénoué dans le Nord.

DEMANDE EN CROISSANCE

D'autres barrages sont en construction à Memve'ele (201 MW), Mekin (15 MW) et Lom Pangar (30 MW), respectivement dans les régions du Sud pour les deux premiers et de l'Est pour dernier. Une fois réalisés,ces projets permettront d'accroître l'offre d' énergie nationale, sans pour autant aider à satisfaire entièrement une demande en croissance annuelle de 10%, selon les estimations officielles.

Depuis des années, du fait de l'important déséquilibre constaté entre la production d'énergie et la consommation électrique tant de la part des industries que des usagers domestiques, le réseau électrique camerounais est émaillé de ruptures de service, communément appelés "délestages" par les populations, ayant causé par le passé de fortes tensions sociales.

Dans certaines régions, c'est pratiquement "l'obscurité totale", comme l'a décrit dans un entretien à Xinhua à propos de sa localité,Evelyne Meillon, maire de la commune de Ngoyla, proche de la frontière congolaise, où l'acquisition d'un groupe électrogène a été nécessaire pour la fourniture de l'électricité pendant une partie de la journée,de 18h à 22h locales (17h à 21h GMT).

"L'électricité dans le Haut-Nyong, c'est une situation catastrophique. Le courant arrive à 6h du matin. Vers 9h ou 10h, il est reparti et peut revenir quelques heures après. Mais à partir de 18h jusqu'à 23h, il n'y a pas d'électricité. A cette heure-là, les enfants qui vont à l'école dorment déjà et ne peuvent pas réviser leurs leçons", a renchéri Anne-Marie Tsitsol, de la commune d'Angossas, dans la même région.

Comme ces deux militantes du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), beaucoup d'élus municipaux manifestent leur intérêt pour les programmes de promotion des énergies renouvelables développés dans le cadre du projet Invest' Elec exécuté par l'Agence de régulation du secteur de l' électricité avec le concours de l'Union européenne.

Sur un potentiel établi à 300 MW, d'un coût d'investissement de 400 milliards de francs CFA (800 millions de dollars), cet organisme public annonce avoir identifié 261 sites d'un volume de production de 247 MW, faisant l'objet de 23 projets pilotes dont deux concrétisés par la construction en cours, sous forme d' énergie hydraulique, d'un barrage de 3 MW à Rumpi et d'une centrale de 5 MW à Mbakaou.

Invest'Elec met surtout l'accent sur l'investissement privé, pour une production décentralisée de l'énergie électrique nécessaire pour atténuer les souffrances des populations camerounaises des zones rurales, où le faible accès à l' électricité (moins de 10%) freine l'accès à des soins de santé de qualité et le développement de l'économie, favorisant l'exode vers la ville.

"La timidité des PME à investir dans les énergies renouvelables appelle à des mesures d'accompagnement pour lever les barrières encore existantes d'ordre institutionnel, réglementaire ou financier", a souligné l'ambassadeur Françoise Collet, chef de la délégation de l'Union européenne au Cameroun, lors du salon tenu cette semaine dans la capitale du pays,

C'est l'une des principales recommandations adoptées à l'issue de cette rencontre marquée par la signature d'une douzaine de protocoles d'accords de partenariat entre certaines communes et des entreprises participant à la mise en place d'un marché des énergies renouvelables au Cameroun.

C'est le cas de la commune de Ngong, dans le Nord, qui a conclu une convention pour l'installation de 25 panneaux solaires d'un montant de 30 millions de francs CFA (60.000 USD), pour l' accélération d'un projet d'éclairage public entamé en 2014, a indiqué à Xinhua Hamadou Ahiwa, le maire.

"Le problème d'électricité se pose avec acuité à Ngong. Nous avons régulièrement des délestages, alors que nous sommes à quelque 15 km du barrage hydroélectrique de Lagdo. C'est un paradoxe ! Mais avec la substitution de la basse tension par les énergies renouvelables, je crois que nous parviendrons à réduire la vulnérabilité des populations vis-à-vis de cette énergie-là", se laisse projeter cet élu local.

ALTERNATIVE VIABLE

A commencer par la capitale Yaoundé, l'énergie solaire connaît une croissance un peu plus accentuée que les sources renouvelables dans ce pays d'Afrique centrale. Mais, son véritable essor se heurte à une taxation jugée très élevée imposée aux produits importés, à l'exemple des lampes auxquelles certains ménages y compris urbains ont recours comme palliatif aux délestages.

"Avec la situation (sécuritaire) qui prévaut au Cameroun en ce moment, il est impératif que nos petites villes soient éclairées. Il est impératif que chacun de nous ait quand même, ne serait-ce que des lampadaires dans sa ville pour pouvoir éclairer des axes et pouvoir distinguer qui vient d'où, quand et comment", a relevé Gisèle Rose Pans, maire de Doumé, autre commune de la région de l' Est.

C'est une commune forestière mais peu dotée en moyens financiers, au même titre qu'Angossas et Ngoyla où la ressource en eau est aussi abondante que le bois. Ce qui, pour les exécutifs des trois collectivités territoriales décentralisées, revient à évoquer une grande opportunité pour déclencher l'exécution de projets de barrages ou de centrales, comme ceux de Rumpi et de Mbakaou.

Les pouvoirs publics camerounais eux-mêmes présentent les énergies renouvelables comme une "alternative viable" pour suppléer aux problèmes posés par le déficit énergétique. En 2013, des mémorandums d'entente avaient été signés avec des entreprises chinoises pour construire des centrales solaires dans 1.000 localités du pays et une entreprise française pour la construction d'une centrale de 500 MW.

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