Le modèle de développement économique mis en œuvre depuis 27 ans dans le désert de Kubuqi, dans la région d'Ordos en Mongolie intérieure, a réussi à transformer le désert en une oasis verte et prospère. |
La Chine a besoin d'un PIB qualitatif
Selon le président du groupe Elion, la lutte contre la désertification ou la lutte contre le smog sont des causes d'intérêt public qui, si l'on s'en donne les moyens, peuvent se transformer en un filon commercial sans limites. L'important étant d'utiliser les lois du marché pour développer ce projet. « Il n'y a qu'en combinant les règles du marché et l'intérêt public que l'on pourra faire progresser activement et durablement la protection de l'environnement. »
« Aujourd'hui, les Chinois attendent deux choses. La première : vivre mieux et gagner plus. Pour cela, il faut développer l'économie. La seconde : la santé et un environnement sain. Il faut donc régler le problème du smog et améliorer l'environnement. Dans cette optique, la lutte contre la pollution et le développement économique doivent se compléter. C'est justement l'un des points centraux de la transformation du modèle économique entamée par le gouvernement chinois », fait remarquer Wang Wenbiao.
Il continue en décrivant les efforts du pays en matière de protection de l'environnement : « D'un point de vue macroéconomique, notre pays se trouve actuellement à un moment crucial où son modèle de développement est en pleine transition. Nous avons besoin d'un PIB qualitatif autant qu'écologique. Les nouvelles normes pour la mise au rancart des outils de production obsolètes, la limitation des émissions polluantes, le renforcement de la surveillance et des normes écologiques, les incitations à développer des techniques de pointe et la promotion des ressources propres... : tout cela est bénéfique pour la lutte contre le smog. » Il poursuit en disant : « On pourra se féliciter de la transformation de l'économie chinoise le jour où le smog aura disparu. »
D'un point de vue microéconomique, non seulement lutter contre le smog ne ralentira pas le PIB, mais crééra un PIB qualitatif. Wang Wenbiao nous raconté 3 expériences concluantes qu'il a menées au cours de sa vie. La première a eu lieu dans le désert de Kubuqi, qu'il s'engage à régénérer depuis 27 ans. Il y a plus de 20 ans, cet endroit était une vaste étendue morte qui ne rapportait rien. Suite à un travail de restauration et de développement, ce désert est devenu aujourd'hui un « cercle économique écologique » intégrant écologie, agriculture, tourisme, santé et énergie. Le PIB généré dans cette zone depuis 27 ans est évalué à 30 milliards de yuans. Le second succès dont il nous a parlé est la technique de filtrage des poussières par brumisation que le groupe Elion a développée. Elle est utilisée à Tianjin, dans le Hebei, le Shandong et le Jiangsu. Cette technologie a permis de porter le rendement des chaudières à charbon traditionnelles à 98 % et leur rendement thermique à plus de 90 %. Les émissions sont égales ou inférieures à celles produites par la combustion du gaz naturel. Cette technologie permet, en plus de réduire les coûts des industries utilisant le gaz ou la chaleur, de réaliser le passage d'un « PIB gris » à un « PIB vert ». La troisième réussite est la popularisation de l'énergie photovoltaïque par Elion, qui utilise les ressources abondantes en lumière et chaleur du désert pour produire de l'énergie propre. On peut dire qu'elle est source d'un « PIB transparent » car il n'y a plus aucune émission. C'est pour ces raisons que Wang Wenbiao croit en la possibilité d'une combinaison harmonieuse entre le devoir de réduction du smog et le pouvoir du développement économique.
*Cet article est extrait du Global Times du 7 mars 2015.