La manifestation "pacifique" organisée ce lundi par l'opposition dans les cinq communes de Conakry, la capitale guinéenne, et dans les provinces intérieures, ont dégénéré en émeutes, a-t-on constaté sur place.
Protester contre "le chronogramme électoral proposé par la Commission électorale nationale indépendante", des manifestants dans certains quartiers dans la banlieue de Conakry ont brûlé des pneus et érigé des barricades, afin d'empêcher la circulation aux automobilistes, a rapporté un correspondant de Xinhua sur place.
Dans ces quartiers, les commerces sont fermés et les activités de façon générale y tournent au ralenti. Certains habitants sont terrés chez eux, de peur de se retrouver pris au piège des affrontements entre forces antiémeutes et manifestants.
Le chef de file de l'opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, a fait cas d'un important déploiement d'éléments de la sécurité tout autour de sa résidence, ce lundi, dans une intervention sur une radio locale.
Ce dispositif sécuritaire viserait certainement "à empêcher" l'opposant de quitter sa résidence pour tenter de mobiliser ses troupes, du côté de la banlieue de Conakry, en cette journée de marche "pacifique.
La même stratégie avait été employée lors de la dernière manifestation qui avait été organisée par l'opposition le 23 avril dernier.
Des sources sécuritaires affirment qu'il est du devoir des forces de l'ordre de sécuriser les populations et leurs biens.
Il faut rappeler que cette manifestation de l'opposition n'est pas "autorisée", comme l'a fait savoir le gouverneur de la ville, Soriba Sorel Camara, dans une allocution télévisée faite dans la soirée du lundi.
Pour sa part, l'opposition dit user de son droit de manifester comme le prévoit la Loi guinéenne, pour réclamer l'arrêt des activités de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) , et la suppression du calendrier électoral fixant la présidentielle pour le 11 octobre prochain.