L'Union européenne (UE) a averti lundi que la crise burundaise prend de plus en plus une dimension régionale, à l'occasion de la sixième réunion politique mensuelle entre le gouvernement burundais et l'UE, à laquelle se sont joints les Etats-Unis et la Suisse.
"Un élément très important pour le ministre des Affaires étrangères est la dimension régionale de cette crise. Dans nos discussions, nous avons appelé les autorités burundaises à prendre dûment en compte ces dimensions régionales de la situation au Burundi", a déclaré Koen Vervaeke, l'envoyé spécial de l'UE dans la Région des Grands Lacs, au cours d'un point de presse tenue à l' issue de la réunion.
Il a indiqué que le flux des réfugiés a fait naître des inquiétudes dans la région et que l'UE, les Etats-Unis et la Suisse vont travailler ensemble avec l'Afrique et la région pour surmonter la crise au Burundi.
"Dans ce cadre, nous nous félicitons de l'initiative prise par la présidence de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Est d' organiser un sommet extraordinaire le 13 mai prochain à Dar-Es- Salam en Tanzanie", a indiqué Koen Vervaeke.
Il a affirmé avoir eu l'assurance du ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale, Laurent Kavakure, que le président Pierre Nkurunziza répondra lui-même à ce rendez-vous de Dar-Es-Salam.
"C'est une bonne chose que ce dialogue puisse se faire aussi au niveau régional après des initiatives de facilitation menées localement au Burundi par l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies dans la Région des Grands Lacs, Saïd Djinit, par une délégation de très haut niveau menée par l'Union Africaine avec l'ancien Premier Ministre togolais, Edem Kodjo", a relevé l' ambassadeur Vervaeke.
L'ambassadeur de Belgique au Burundi, Mark Gedopt, a annoncé au cours du même point de presse que son pays vient de suspendre temporairement son appui au processus électoral burundais, d' environ deux millions d'euros, considérant que les conditions d' une organisation des élections libres, transparentes, inclusives, apaisées et démocratiques ne sont pas réunies pour bénéficier de ce soutien.
Les Pays-Bas et la Suisse ont aussi suspendu provisoirement leurs appuis à ce processus électoral burundais.