Le gouvernement soudanais a déclaré dimanche que l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) a demandé au président soudanais Omar el-Béchir de servir de médiateur dans la crise au Soudan du Sud pour mettre fin aux violences dans le pays.
"L'IGAD a demandé une médiation de la part du président. M. el-Béchir se déplacera à cet égard après avoir prêté serment le 2 juin", suite à sa victoire aux élections présidentielles fin avril, a déclaré dimanche à la presse le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Karti.
Le Soudan du Sud a récemment été témoin d'une escalade des affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles dirigés par l'ancien vice-président Riek Machar, en particulier dans les Etats de l'Unité, riche en pétrole, et du Haut-Nil.
L'Union africaine (UA) a exigé des sanctions contre les dirigeants des factions rivales du pays ainsi qu'un embargo sur les armes, alors le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné la semaine dernière l'escalade des violences et a exprimé sa volonté d'imposer des sanctions contre ceux qui menacent la paix et la stabilité dans ce pays.
Mais le président sud-soudanais, Salva Kiir Mayardit, a mis en garde samedi contre l'imposition de nouvelles sanctions contre son pays, affirmant que des sanctions ne feraient qu'aggraver les tensions actuelles.
Le Soudan du Sud, devenu indépendant en 2011, a plongé dans la violence en décembre 2013, lorsque des combats ont éclaté entre les troupes fidèles au président Salva Kiir et les dissidents menés par son ancien colistier, Riek Machar.
Le conflit s'est vite transformé en guerre, les violences prenant une dimension ethnique opposant les Dinka du président Kiir aux Nuer de Riek Machar.
Les affrontements ont fait des milliers de morts parmi les Sud-Soudanais et forcé près de 1,9 million de personnes à fuir leurs maisons.