Le gouvernement ivoirien réitère son engagement à créer les conditions pour permettre à l'opposition de mener "librement" ses activités politiques sur le terrain.
L'information a été donnée lundi par le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, au sortir d'une rencontre avec des leaders de partis de l'opposition réunis au sein de la Coalition nationale pour le changement (CNC).
"J'ai dit à la délégation de la CNC notre engagement afin qu'ils puissent faire librement leurs activités", a déclaré Hamed Bakayoko.
La rencontre fait suite à un meeting de la CNC encadré par les forces de l'ordre et mené sans casses et sans violences samedi à Abidjan.
Une dizaine de jours plus tôt, des manifestations éclatées de jeunes se réclamant de cette coalition à Abidjan et à l'intérieur du pays, non autorisées par le gouvernement, avaient été marquées par des arrestations, des blessés et un mort.
Le ministre de l'intérieur a insisté sur l'obligation pour les partis politiques d'organiser leurs manifestations publiques selon "les règles".
"Ces manifestations se déroulent dans des cités gérées par des maires et des préfets et il faut des échanges pour s'assurer que la place est disponible et que les services de sécurité aient des réunions avec les organisateurs pour voir le cadre et l'environnement de la manifestation afin d'avoir un plan de sécurité approprié", a-t-il expliqué.
Pour Hamed Bakayoko, le gouvernement doit favoriser "à travers le dialogue politique, l'animation au sein de la classe politique afin que chacun puisse porter son message".
Le porte-parole de la délégation de la CNC, Mamadou Koulibaly, a dit son espoir de "pouvoir continuer ces discussions pour que les élections se déroulent sans qu'aucune goutte de sang ne soit versée, sans qu'il n'y ai de crise post-électorale".
La Côte d'Ivoire organise en octobre une élection présidentielle cruciale pour le retour de la paix et la normalisation de la vie politique après la meurtrière crise post-électorale de 2010.
"C'est dans ce cadre que nous continuons de parler, c'est notre première option, le dialogue, la négociation", a souligné le porte-parole de la délégation de la CNC.
La CNC regroupe des "petits" partis politiques tels que Liberté pour la démocratie et la république (Lider) de Mamadou Koulibaly, ex président de l'Assemblée nationale sous Laurent Gbagbo, mais également des opposants à Pascal Affi N'guessan, le président statutaire du Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo), des cadres du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, principal allié du parti au pouvoir), Charles Konan Banny et le député Bertin Kouadio Konan dit KKB, farouches opposants à la candidature unique d'Alassane Ouattara pour l'alliance au pouvoir à la présidentielle d'octobre.
Mamadou Koulibaly, Charles Konan Banny, Pascal Affi N'guessan sont des candidats déclarés à l'élection présidentielle d'octobre face à Alassane Ouattara qui part favori pour un second mandat.
La CNC annonce un autre meeting samedi dans la commune abidjanaise de Koumassi avant une "grande" manifestation au Plateau, le quartier administratif et des affaires de la capitale économique ivoirienne.