Le ministère sud-africain de la Gouvernance coopérative et des Affaires traditionnelles a réclamé lundi l'ouverture sans délai de poursuites contre toutes les personnes responsables de décès liés à des rituels initiatiques.
Le ministère a demandé une réunion avec le Directeur national du Parquet et le bureau du Commissaire de police nationale pour trouver des moyens d'accélérer les enquêtes, les arrestations et les condamnations des personnes responsables de décès lors de rituels initiatiques, a déclaré le porte-parole, Tsakane Baloyi.
La saison des rituels initiatiques de cette année a pris fin officiellment la semaine dernière, mais elle a auparavant causé pas moins de 33 décès de jeunes garçons.
Sur ce total, 28 des victimes, soit le nombre le plus élevé du pays, ont été signalées dans la province du Cap-Est.
Le gouvernement a donc échoué dans son objectif de parvenir à zéro décès lors de la saison des rituels initiatiques de cette année.
En revanche, le chiffre de cette année représente une baisse de 11 victimes par rapport à la saison initiatique de 2014, où 44 décès avaient été enregistrés.
Ces décès sont principalement attribuables à des mauvais traitement et des négligences de la part de personnes qui ne respectent pas l'intérêt de la culture et le caractère sacré de la vie humaine en général, a-t-il commenté.
Le gouvernement s'était fixé pour objectif d'atteindre "zéro décès" lors de la saison initiatique par le biais d'une campagne lancée avant le début de l'hiver.
Le gouvernement a félicité tous les chefs traditionnels, chefs de départements et de communautés qui ont travaillé avec les services de police sud-africains (SAPS), pour le succès des arrestations de ceux qui ont contribué aux pertes en vies humaines, aux mauvais traitements et aux agressions sur des initiés, a déclaré M. Baloyi.
Le gouvernement travaille sans relâche pour lutter contre le fléau que représentent les décès, les mauvais traitements et les agressions à l'encontre d'initiés pour prochaine la saison initiatique d'été en décembre, a déclaré M. Baloyi.
Les rites d'initiation, au cours de laquelle les jeunes hommes sont circoncis, sont courants chez des ethnies sud-africaines comme les Xhosas, les Sothos et les Ndébélés.
Les rituels initiatiques illégaux, qui ne répondent pas aux conditions de santé et de sécurité, font de nombreux morts chaque année en Afrique du Sud.
Au cours des 10 dernières années, 500 initiés sont décédés et 300 autres ont perdu leurs organes génitaux, selon des chiffres officiels.
Selon les coutumes locales, ces rites initiatiques comprenant la circoncision sont considérés comme une tradition de passage à l'âge adulte.