Le directeur de cabinet du président gabonais Ali Bongo, Maixent Accrombessi a été placé en garde à vue lundi à Nanterre en banlieue ouest de Paris, dans le cadre d'une enquête préliminaire pour corruption et blanchiment, ont rapporté les médias français, dont Le Monde, citant une source judiciaire.
Lundi depuis neuf heures, Maixent Accrombessi s'explique sur un vieux contrat, datant de la fin de l'année 2005, passé entre la société française Marck, spécialisée dans la confection d'uniformes militaires, et le ministère de l'intérieur gabonais, pour un montant de 7 millions d'euros.
Alors qu'il s'apprêtait à quitter Paris par l'aéroport de Roissy, il a été interpellé par les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCLIF) dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 9 juillet 2007 pour "corruption d'agent public étranger" et "blanchiment ".
Une ancienne salariée de Marck, alors chargée de l'export pendant la période concernée par le contrat, était elle aussi entendue en garde à vue.
L'organisme de lutte contre le blanchiment Tracfin avait fait part de ses doutes sur un virement de plus de 300 000 euros émis le 7 juin 2006 par la société Marck vers un compte monegasque appartenant à la société CITP, une société de droit gabonais, gérée par le Sénégalo-Malien Seydou Kane, un proche de Maixent Accrombessi. Alors homme d'affaires, ce dernier avait déjà ses entrées au palais présidentiel, selon Le Monde.
Né à Cotonou au Bénin, Maixent Accrombessi, 50 ans, fait fonction de directeur de cabinet du président Ali Bongo depuis son élection en 2009, à la suite du décès d'Omar Bongo.