Dernière mise à jour à 08h56 le 18/03
Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à l'énergie en Chine ont baissé de 1,5 % en 2015, soit la plus grande baisse en volume par rapport aux autres pays du monde, a déclaré mercredi à Xinhua le directeur exécutif de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), Fatih Birol.
"La baisse des émissions en Chine est principalement conduite par une baisse de l'utilisation du charbon", a déclaré M. Birol dans une interview.
Il a indiqué que la restructuration économique de la Chine vers moins d'industries ayant besoin de beaucoup d'énergie, ainsi que les efforts du gouvernement pour éliminer le CO2 ont baissé l'utilisation du charbon.
En 2015, le charbon a produit moins de 70% de l'électricité chinoise, 10 points de pourcentage de moins qu'en 2011. Sur la même période, les sources faibles en dioxyde de carbone ont grimpé de 19% à 28%, avec les énergies hydrauliques et éoliennes représentant la grande partie de cette augmentation, selon l'AIE.
Les émissions de dioxyde de carbone liées à l'énergie mondiale - la plus grande source d'émissions de gaz à effet de de serre du fait de l'homme - stagnent pour la deuxième année consécutive, selon une analyse des données préliminaires de 2015 publiée par l'AIE.
"Les nouveaux chiffres confirment l'information surprenante mais bien accueillie de l'année dernière. Nous avons désormais observé deux années consécutives d'émissions de gaz à effet de serre se découplant de la croissance économique", a expliqué M. Birol.
"Arrivant quelques mois à peine après l'accord historique de la COP21 à Paris, c'est un nouvel encouragement pour la lutte mondiale contre le changement climatique".
Les émissions mondiales de dioxyde de carbone se sont élevées à 32,1 milliards de tonnes en 2015, et sont à peu près les mêmes depuis 2013, selon l'AIE.
Au fil des 40 années au cours desquelles l'AIE a apporté des informations sur les émissions de CO2, il n'y a eu que quatre périodes durant lesquelles les émissions n'ont pas changé ou ont baissé par rapport à l'année antérieure. Trois de ces années (début 1980, 1992 et 2009) ont été associées aux faiblesses de l'économie mondiale.
Mais la récente stagnation des émissions s'inscrit dans le contexte d'expansion économique. D'après le Fonds Monétaire International, le PIB mondial a augmenté de 3,4 % en 2014 et de 3,1 % en 2015.
"C'est une très bonne nouvelle que les émissions mondiales stagnent. Nous observons une contribution majeure venant de Chine. C'est principalement grâce aux efforts du gouvernement chinois en faveur des énergies renouvelables et des autres technologies d'énergie propre", a indiqué M. Birol.
"Les politiques ont été conçues et mises en place par le gouvernement chinois", a-t-il poursuivi.
"La structure énergétique de la Chine sera à l'avenir bien plus diversifiée qu'elle ne l'est maintenant. La première énergie en Chine est le charbon et le pétrole ces dernières années. Maintenant, nous allons voir moins de charbon, mais plus d'énergies renouvelables, plus de gaz naturel et plus d'énergie nucléaire", a-t-il ajouté.