Dernière mise à jour à 10h31 le 28/05
L'impact sur la santé publique et l'économie de la pollution de la poussière et du sable reste une cause de préoccupation majeure pour l'Assemblée des Nations unies sur l'environnement, dont les discussions s'approchent de leur conclusion jeudi à Nairobi.
Les scientifiques participant à une session spéciale sur l'impact de la pollution du sable et de la poussière lors de cette conférence ont évoqué son impact majeur, y compris en termes de fréquence des visites à l'hôpital, des accidents de la route, des vols annulés dans de grands aéroports, et de propagation de la pollution chimique sur de grandes distances.
"L'attention sur la pollution du sable et de la poussière était inexistante auparavant, mais elle a augmenté massivement au cours des 15 dernières années", a déclaré le docteur Nick Middleton, conférencier à l'École de géographie et d'environnement de l'université d'Oxford, lors d'un débat sur l'impact de la pollution du sable et de la poussière.
D'après ce scientifique, les particules de poussière voyagent souvent sur de longues distances depuis leur source principale en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, en Asie ou dans la région Pacifique, avant d'arriver dans certaines régions d'Europe.
La pollution du sable et de la poussière "provoque des dégâts environnementaux. Les particules de poussière transportées sur de longues distances affectent souvent les poumons, et constituent une cause d'hospitalisation majeure dans les populations d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient", a déclaré M. Middleton à Xinhua.
La pollution de la poussière est liée au nombre augmenté de visites à l'hôpital, de troubles oculaires et de cas de maladies de la peau, car les particules de poussière transportent fréquemment des éléments radioactifs, a déclaré le scientifique.
"Il n'y a rien qu'on puisse faire sur la pollution de la poussière sauf d'en affronter les effets. Il faut mettre en avant les efforts d'adaptation et d'atténuation", a déclaré M. Middleton.
Selon le Programme des Nations unies sur l'environnement (PNUE), 7 millions de personnes dans le monde meurent prématurément en conséquence de la pollution de l'air. La pollution du sable et de la poussière, en revanche, n'est pas comptée dans les causes majeures de décès liés à la pollution.
La pollution de l'air représenterait selon les estimations quelque 600.000 décès prématurés en Afrique seule.
Pour lutter contre la pollution du sable et de l'air, le professeur Savas Alpay, économiste en chef de la Banque islamique de développement, a rapporté qu'il travaillait avec plusieurs États pour aider les pays à réaliser une évaluation du coût économique de la pollution de la poussière.
Les 57 États membres de la Banque islamique coopèrent actuellement pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD).
"C'est un phénomène transfrontalier dans notre pays", a déclaré Zieaoddin Shoaei, directeur du Centre de lutte contre les tempêtes de poussière au sein du département iranien de l'Environnement.
La pollution du sable et de la poussière en Iran voyage fréquemment plus de 600 km et s'élève fréquemment jusqu'à 10 à 15 km d'altitude, durant de quatre à sept jours à chaque incidence, a rapporté M. Shoaei.