Dernière mise à jour à 14h11 le 22/08
Une ville côtière en Chine orientale a été enlevé mercredi de la liste de sélection pour la construction d'une usine franco-chinoise de traitement de déchets nucléaires, après plusieurs jours de vives protestations des habitants.
Depuis samedi, des milliers de personnes préoccupées par la sécurité sont descendues dans les rues de Lianyungang, la province du Jiangsu, pour protester contre le projet d'une centrale d'un coût de 100 milliards de yuans (15 milliards de dollars).
Le gouvernement local a déclaré mercredi sur son site Internet «suspendre le choix de ce site et les travaux préliminaires du projet de recyclage nucléaire». Sans donner plus de détails.
Le groupe nucléaire français Areva et China National Nuclear Corp (CCNC) ont signé un accord pour ce projet en 2012, afin de traiter les déchets des centrales nucléaires.
La construction devrait débuter en 2020, pour un achèvement prévu en 2030. Mais l'emplacement n'a pas encore été décidé.
Le 26 juillet 2016, un reportage dans les médias avait indiqué qu'un responsable l'Administration d'Etat pour la Science, la Technologie, et l'Industrie de la Défense nationale (SASTIND), accompagné de plusieurs cadres de la CNNC, inspectaient la ville de Lianyungang comme un emplacement possible pour l'usine. Un rapport qui avait rapidement suscité les foudres du public et des résidents locaux.
«Le choix du site final sera décidé par le gouvernement central après avoir été scientifiquement étudié, rendu public et soutenu par le gouvernement local», a expliqué Xue Weiming, directeur général de Nuclear Fuel Reprocessing Co de la CNNC, cité mercredi par Science Daily.
Ajoutant que les risques de radiation dans le programme de retraitement nucléaire étaient faibles et que l'influence sur l'environnement et les riverains pouvait être contrôlée.
Cependant, Chen Yong enseignant à l'Institut technologique de Huaihai, n'a pas caché son inquiétude, estimant que le processus de transport ne maîtrisait pas la technologie de retraitement nucléaire.
«Personne ne peut donner l'assurance d'une sécurité à 100% des déchets nucléaires usés pendant le transport», a-t-il souligné.
Ajoutant que la population était en droit de se soucier quant à leur sécurité et de demander que des substances dangereuses ne soient pas stockées dans leur arrière-cour. «Le gouvernement devrait patiemment communiquer avec le public et gagner leur confiance sur ce programme.»
Les autorités de la ville ont promis plus tôt cette semaine, la publication d'informations plus détaillées en temps opportun. Précisant que toute personne qui fabrique des fausses informations ou répand des rumeurs sera sévèrement punie.
Lianyungang, à près de 500 kilomètres au nord de Shanghai, est une ville portuaire de 4,5 millions d'habitants. Avec la présence de la Centrale nucléaire de Tianwan et de deux réacteurs de conception russe. Deux autres unités étant en cours de construction.
La partie continentale de Chine compte aujourd'hui 34 centrales nucléaires en exploitation, 20 en construction et d'autres en cours de planification, selon la World Nuclear Association.
Fondée en 2011, la Nuclear Fuel Reprocessing Co est en charge des travaux préliminaires dans le programme de recyclage nucléaire sino-français soutenu par les deux pays. Depuis 2015, la structure a étudié le projet de 10 sites dans les provinces côtières, y compris dans les régions du Shandong, Fujian et Zhejiang.