Dernière mise à jour à 08h52 le 22/08
L'Autorité nationale de lutte contre la corruption du Bénin (ANLC) appelle les membres du gouvernement et les cadres des organismes d'Etat en fonction de 2011 à 2016 à déclarer leur patrimoine, selon un rapport de l'ANLC reçu dimanche.
Dans son rapport, l'ANLC rappelle la loi adoptée en octobre 2011 portant sur la lutte contre la corruption et autres infractions connexes qui prescrit, au titre des mesures préventives, la déclaration de patrimoine par les agents publics, notamment les membres du gouvernement, des institutions et les cadres des ministères et organismes d'Etat avant leurs entrées et à la fin de leurs fonctions.
"Cette prescription a été édictée notamment pour prévenir et combattre efficacement l'enrichissement illicite", souligne l'ANLC.
En tant qu'organe de lutte contre la corruption, l'ANLC a impulsé depuis 2013 le mouvement en vue de l'effectivité de cette disposition légale et réglementaire, indique le rapport.
Dans cette perspective, précise le rapport, des correspondances ont été envoyées aux différents ministères auxquels il a été demandé, d'une part, d'inviter les personnalités, hauts fonctionnaires et autres agents publics astreints à cette obligation et exerçant dans leurs structures respectives à se conformer aux prescriptions de la loi et, d'autre part, de communiquer la liste exhaustive des personnalités concernées par la déclaration.
L'ANLC estime que sur les 21 ministres du nouveau gouvernement, seulement quatre ministres ont déclaré leur patrimoine à leur entrée en fonction à la date du 17 mai 2016.
Sur les 28 ministres de l'ancien régime du président Boni Yayi, seulement six ministres ont déclaré leur patrimoine.
En ce qui concerne le Parlement, l'ANLC estime que sur les 83 députés, six ont déclaré leur patrimoine.
L'ANLC invite les instances habilitées à entamer la phase de répression pour contraindre toutes les personnes astreintes à se conformer à la loi dans les délais prescrits.
"La lutte contre l'enrichissement illicite, but visé par le législateur à travers l'adoption de cette mesure, risque d'être un vœu pieux si les décideurs à tous les niveaux ne donnent pas le bon exemple pour promouvoir le respect des textes de la République", estime l'ANLC.