Dernière mise à jour à 11h29 le 19/01
Les membres du Parlement européen ont voté en faveur de l'interdiction de la pêche commerciale en utilisant un courant électrique dans les eaux de l'UE, ce qu'on appelle plus techniquement la pêche à impulsions. Les opposants disaient que cette méthode équivaut à mettre un Taser dans l'eau. La Commission européenne et le gouvernement néerlandais affirmaient quant à eux qu'elle est moins nocive pour l'environnement que le chalutage traditionnel. Les Pays-Bas ont testé la technique controversée dans le cadre de la recherche scientifique et pourront encore le faire jusqu'à l’entrée en vigueur de la nouvelle législation.
Il s'agit d'une technique dans laquelle les chalutiers utilisent des filets qui génèrent un courant électrique. Les poissons -en particulier la sole, une espèce particulièrement prisée- sont étourdis, ce qui les force à flotter vers le haut, les rendant plus faciles à attraper. À l'instar de l'utilisation d'explosifs et de poisons, la pêche au pouls est techniquement illégale dans l'UE, tout comme aux États-Unis, en Chine et plusieurs autres pays. Mais il existe une exception qui permet aux pays de l'UE de rattraper jusqu'à 5% de leur quota de pêche annuel en mer du Nord en utilisant des « méthodes innovantes » au nom de la recherche.
Et la pêche à impulsions compte justement parmi ces méthodes « innovantes ». C'est le groupe de protection de la nature français Bloom qui a mené la campagne contre la pêche électrique, disant que la technique nuit au poisson qu'elle est destinée à attraper et tue la vie marine qui est censée demeurer. « Si vous électrocutez la vie marine, vous avez un problème à l'échelle de l'écosystème », a expliqué Claire Nouvain, présidente de Bloom. « Vous effacez les ressources dans l'océan, vous le transformez en un véritable désert ». Les défenseurs disent eux que l'environnement souffre moins, que cela économise du carburant et qu'il y a moins de prises non désirées.
Les groupes représentant les flottes de pêche artisanales à travers l'Europe se sont prononcés contre la pêche à impulsions. Bloom était soutenue par des organisations représentant des pêcheurs artisanaux de France et du Royaume-Uni, de même que la chaîne d'hôtels de luxe Relais & Châteaux, avec un groupe de chefs étoilés qui ont dit refuser de cuisiner du poisson pêché de cette manière, et les supermarchés britannique et français Waitrose et Intermarché, qui ont également déclaré ne pas vendre ce genre de poisson. Les Pays-Bas sont les plus gros utilisateurs de cette méthode dans l'UE. Le gouvernement néerlandais a délivré des permis à environ 80 chalutiers, estimant que la méthode représente l'avenir.