Dernière mise à jour à 09h40 le 19/01
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé jeudi les Etats membres des Nations Unies à recadrer et moderniser les priorités en matière de désarmement et de non-prolifération dans un contexte où la menace posée par les armes de destruction massive s'est accrue.
"Malgré les efforts du Conseil, la menace posée par les armes de destruction massive demeure et semble même prendre de l'ampleur. Les inquiétudes mondiales au sujet des armes nucléaires sont les plus élevées depuis la guerre froide", a noté M. Guterres lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la non-prolifération, en présence du Président du Kazakhstan, Nursultan Nazabaïev, dont le pays occupe en janvier la Présidence tournante du Conseil de sécurité.
Selon M. Guterres, "la situation dans la péninsule coréenne est le défi de paix et de sécurité le plus tendu et le plus dangereux dans le monde aujourd'hui". "Je reste profondément préoccupé par le risque croissant de confrontation militaire et les conséquences inimaginables qui en résulteraient", a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général a également noté que "la confiance sur les questions nucléaires et sur d'autres sujets entre les États-Unis et la Fédération de Russie continue de faiblir". "Les mesures vitales de réduction des armements stratégiques établies pendant et après la guerre froide sont menacées. Après l'expiration du nouveau programme START (Traité de réduction des armes stratégiques) en 2021, il semble qu'il n'y ait pas d'appétit pour négocier de nouveaux traités de réduction des arsenaux nucléaires", a-t-il ajouté.
M. Guterres s'est aussi dit alarmé "de voir des accords historiques tels que le Traité sur les forces nucléaires intermédiaires et le Traité Ciel ouvert remis en question", alors que "les mécanismes efficaces de vérification se sont avérés faire partie des mesures de confiance les plus efficaces et les plus durables".
S'agissant de l'accord sur le programme nucléaire iranien, le chef de l'ONU a regretté qu'il soit remis en question. "Cet accord multilatéral, qui est dans l'intérêt du peuple iranien et de la communauté internationale dans son ensemble, devrait être préservé", a-t-il dit.
De manière générale, le Secrétaire général a affirmé que l'ONU pouvait jouer un rôle central dans le développement de mesures de confiance, même si celles-ci ne sont pas une fin en soi. Il a appelé tous les États membres à mettre en oeuvre leurs obligations en matière de non-prolifération et à appuyer les États privés des ressources nécessaires.
M. Guterres a aussi estimé que "la situation internationale actuelle soulignait la nécessité de recadrer et de moderniser les priorités en matière de désarmement et de non-prolifération".