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De nouveaux emplois pour garder les pics montagneux immaculés

le Quotidien du Peuple en ligne | 25.06.2018 10h18
De nouveaux emplois pour garder les pics montagneux immaculés
Les membres de l'escouade environnementale ramassent des déchets dans un camp sur le versant nord de l'Everest. [Crédit photo : Awang Tashi pour Xinhua]

L'Himalaya et ses pics ciselés attirent de nombreux alpinistes et aventuriers venus explorer ses monts immaculés. Or, les déchets que ces visiteurs laissent derrière eux menacent la beauté du site.

C'était sans compter sur Dondrup, 30 ans, qui contribue à garder propre les versants et les sommets de l'Himalaya.

Une escouade environnementale composée de 30 personnes vient en effet d'être créée cette année dans la région autonome du Tibet pour nettoyer le Qomolangma, plus connu en occident sous le nom de mont Everest.

Dondrup est chargé de ramasser les déchets laissés dans un camp situé sur le versant nord du plus haut sommet du monde. Cela fait maintenant trois ans qu'il ramasse les déchets pendant la saison des ascensions. Le reste de l'année, Dondrup exerce son activité de docteur dans le village de Tosanglin, au pied de la montagne.

La plupart des membres de l'escouade sont guides ou officiers de liaison auprès d'associations d'alpinistes. Dondrup est l'un des rares locaux – trois personnes en tout – qui fassent partie de l'escouade. Le trio travaille entre 5 200 mètres, l'altitude à laquelle se situe leur camp, et 6 500 mètres d'altitude. Les expéditions de ramassage durent parfois huit heures.

« Nous devons beaucoup marcher. Un agent peut ramasser jusqu'à 10 kilogrammes de déchets chaque jour », rapporte Dondrup. Les heures passées sous le soleil de la montagne avec un faible niveau d'oxygène l'ont vieilli et ont tanné et ridé la peau de son visage.

Pour ce travail, il gagne 4 500 yuans (593 euros) par mois, un salaire plutôt faible quand on le compare à ceux des villageois qui travaillent dans d'autres secteurs.

« Je ne fais pas ça pour l'argent. Ma famille vit ici depuis des générations, c'est donc mon devoir de protéger la montagne », explique-t-il.

« Beaucoup de touristes et d'alpinistes viennent ici de nos jours, laissant de nombreux déchets derrière eux. Il faut que nous travaillions beaucoup pour garder la montagne propre. »

Sur le versant nord, la saison des ascensions commence vers la fin du mois de mars et se termine à la fin du mois de mai. À la fin de la saison, une campagne de nettoyage est menée à plus de 5 100 mètres d'altitude.

Le Bureau des sports du Tibet fournit à chaque équipe de grimpeurs deux sacs-poubelle.

En descendant de la montagne, les agents doivent avoir rapporté au moins 8 kg de déchets, dans le cas contraire, leur salaire se voit diminuer.

Penma Trinley, directeur adjoint de l'Association tibétaine d'alpinisme, explique que les déchets laissés en montagne étaient d'ordinaire rapportés l'année suivante quand la saison des ascensions reprenait et qu'il était alors moins dangereux d'escalader.

« Maintenant que nous avons une équipe pour veiller sur l'environnement, nous sommes beaucoup plus efficaces. Nous ne devons plus attendre une année entière pour nous occuper des déchets mais nous le faisons tout le long de la saison des ascensions », explique-t-il.

Des équipes de nettoyage devraient prochainement être mises en place à Qowowuyag et Shishabangma, deux montagnes qui s'élèvent elles aussi à plus de 8 000 mètres d'altitude, a-t-il ajouté.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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