Dernière mise à jour à 09h20 le 22/03
Environ 40% des patients positifs au COVID-19 à Wuhan, capitale de la province chinoise du Hubei (centre), ont des anticorps qui peuvent offrir une protection contre la réinfection par le virus pendant au moins neuf mois, indique un nouvel article publié dans la revue médicale The Lancet cette semaine.
Selon l'étude, le taux positif au COVID-19 ajusté dans la ville la plus durement touchée par le virus au début de l'année dernière n'était que de 6,9%, ce qui indique que seule une petite proportion de la population de la ville a été infectée après l'épidémie.
"L'évaluation de la proportion de la population qui a été infectée par le COVID-19 et qui est immunisée est cruciale pour déterminer des stratégies de prévention et de contrôle efficaces afin de réduire la probabilité d'une future résurgence de la pandémie", a déclaré Wang Chen, auteur principal de l'article et président de l'Académie des Sciences médicales de Chine et du Peking Union Medical College.
Il s'agit de la première enquête à long terme sur la séroprévalence à Wuhan. L'étude a testé les anticorps contre le COVID-19 chez plus de 9.500 résidents vivant dans les 13 arrondissements après la levée du confinement de la ville au début du mois d'avril 2020. Des tests sanguins de suivi ont été effectués en juin et entre octobre et décembre pour déterminer la présence d'anticorps.
Des études antérieures menées dans de nombreux pays ont montré que la population infectée par le virus du COVID-19, telle qu'estimée par le taux positif d'anticorps sériques, est beaucoup plus élevée que les cas d'infection réels. Cette nouvelle étude suggère que cela pourrait être principalement dû au fait que la plupart des gens infectés étaient asymptomatiques ou ne se sont pas fait tester ou traiter en raison de leurs infections bénignes.
En outre, les niveaux d'anticorps chez les patients asymptomatiques se sont révélés plus faibles que ceux des patients confirmés et des cas symptomatiques dans l'étude. Les résultats pourraient aider à faciliter la prévention précise des infections par le virus du COVID-19 à l'avenir, a noté Ren Lili, co-auteur, de l'Institut de biologie des pathogènes de l'Académie des Sciences médicales de Chine et du Peking Union Medical College.
"On sait peu de choses sur la durabilité des réponses immunitaires contre le COVID-19 sur une longue période. Dans notre étude, nous avons constaté que la proportion de participants ayant des anticorps contre le virus a été maintenue pendant au moins neuf mois. Fait important, nous avons constaté que les titres d'anticorps neutralisants sont restés stables pendant au moins neuf mois", a expliqué Mme Ren.
Parmi les chercheurs travaillant sur l'étude figurent des membres du Centre de contrôle et de prévention des maladies de Wuhan et du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies.
L'étude "souligne la remarquable réussite du système de santé publique chinois dans le contrôle de l'épidémie de COVID-19 à Wuhan à une époque où les tests, le traçage et les ressources de traitement étaient beaucoup moins développés", a écrit Richard Strugnell, expert renommé en microbiologie et en immunologie de l'institut australien Doherty, dans un article d'accompagnement dans la revue commentant les dernières conclusions de l'équipe chinoise.