S'attaquer aux sources de la pollution pour dissiper le smog
Réduire les sources de la pollution et des polluants de l'air est le moyen principal pour parvenir à éliminer ce smog.
« Vu la fluidité de l'air, la prévention et les traitements locaux de la pollution ne peuvent pas déraciner le problème », explique Wen Xiangcai. Prenant des expériences étrangères pour référence, la Chine a établi son système conjoint de prévention et de contrôle des régions. Ce système divise les régions principales du pays en plusieurs zones, dont 13 zones clé qui comprennent les zones de Beijing-Tianjin-Hebei, des deltas du Yangtsé et de la rivière des Perles, des villes du centre du Liaoning, de la péninsule du Shandong, de Wuhan et de ses alentours etc. Sorti à la fin de l'année 2012, le plan quinquennal de prévention et de traitement de la pollution de l'air des régions clé exige de 47 villes, qui représentent ensemble près de 14% de la superficie du pays, qu'elles réalisent une réduction de 5 % des PM 2,5 avant 2015.
À côté des règlements gouvernementaux, différentes industries en Chine contribuent par leurs propres efforts à la purification de l'air.
Récemment s'est tenu en Chine le séminaire international sur les cadres d'indicateurs pour la construction de la civilisation écologique, soit le premier projet de « Produit brut de l'écosystème » (Gross ecosystem product, GEP), qui est organisé conjointement par l'UICN, la Fondation du bien-être Elion et l'Université normale de Beijing. Le « Produit brut de l'écosystème », introduit et promu par l'UICN, consiste à élaborer un système de recensement et de calcul qui correspond au PIB et évalue les paramètres écologiques. Ce système pourrait réaliser l'évaluation de l'écosystème par le biais du calcul du produit brut des écosystèmes naturels et artificiels tels que les forêts, les déserts, les terres humides ainsi que les champs, les pacages et les fermes aquacoles. Le président du conseil de l'UICN Zhang Xinsheng indique que le lancement de ce projet vise non seulement à favoriser l'examen de la scientificité et de la faisabilité du système de calcul pour évaluer l'état écologique, mais aussi à intégrer à terme l'état de l'écologie au système de recensement et de calcul pour l'économie nationale.
En tant que région la plus touchée par le smog, Beijing a mis en œuvre un plan d'action pour 2013 visant à purifier l'air. 69 mesures concrètes ont été prises pour améliorer sa qualité, de la réorientation structurelle des industries vers l'utilisation des énergies propres, au contrôle de la fumée des restaurants, en passant par la surveillance de la pollution du secteur du nettoyage à sec. Par ailleurs, Beijing a clairement fixé une multiplicité d'objectifs concrets, par exemple, la suppression de 180 000 véhicules usés les plus polluants, le reboisement de 350 000 mus (15 mus = 1 ha) de plaines, la réduction de plus de 5 000 tonnes d'émissions organiques volatilisables et la limitation à 21,5 millions de tonnes la combustion totale du charbon dans la municipalité.
D'après Wen Xiangcai, il faut au plus vite assurer une supervision et un contrôle tout au long des travaux. « Pour l'instant, nous avons une évaluation environnementale prévue au début des travaux et une évaluation finale qui sert à les avaliser, cependant, aucune supervision n'a été prévue pendant le déroulement de la procédure. La première fois qu'une supervision environnementale a été introduite, c'était lors des travaux hydrauliques à Xiaolangdi sur le fleuve Jaune en 1995. Aujourd'hui, c'est un excellent précédent dont on peut s'inspirer. »
« D'autres pays avaient aussi connu les problèmes environnementaux que la Chine rencontre aujourd'hui. Il nous faut y faire face avec sang froid. Le contrôle environnemental concerne de près toute la population et tous les secteurs de l'économie. Changer de mode de vie et de mode de production, et développer l'économie en harmonie avec la nature, bénéficie aux contemporains comme à leurs descendants », conclut Wen Xiangcai.