Appels d'offres pour un statut national visant à prévenir la disparition des traditions
La capitale chinoise tente d'obtenir que ses mets traditionnels soient reconnus comme des éléments du patrimoine culturel immatériel.
Beijing a déposé une requête demandant aux autorités de répertorier plus de cent collations traditionnelles comme «reliques» nationales.
Cette initiative a pour but d'empêcher la perte de produits culinaires millénaires et d'assurer des produits de qualité pour les consommateurs, selon la commission du commerce de Beijing.
En cas de succès, cela signifierait que des plats comme l'aiwowo (riz gluant avec une garniture sucrée), le Douzhi (lait de haricot mungo) et le doufunao (tofu ragoût) pourront être appréciés par les générations futures.
La demande, faite par la Commission et l'Association des marques traditionnelles de Beijing, a été soumise au corps du patrimoine culturel du gouvernement central.
En plus de l'application, la ville envisage également la réalisation d'une enquête de mets traditionnels pour classer les meilleures spécialités.
Selon Wang Zuoji, directeur adjoint de la Commission du Folklore de Beijing et membre du Comité du patrimoine culturel immatériel de la capitale, l'application peut éviter la disparition des recettes ancestrales.
«La cuisine est aussi un sujet de culture et de tradition, et les snacks sont les fossiles vivants de la ville», a-t-il fait remarquer.
Wang a déclaré que la capitale pouvait offrir quelques 378 sortes de snacks traditionnels, mais que seulement une centaine d'entre eux étaient consommés aujourd'hui.
Les efforts précédents pour faire inscrire de nombreux mets comme éléments du patrimoine culturel ont échoué.
«Nous avions l'habitude d'avoir une grande variété de produits, frits, bouillis ou cuits au four, mais beaucoup d'entre eux restent seulement dans la mémoire des anciennes générations», a-t-il dit.
Reconnaissant qu'en plus des plats disparus des lustres, de nombreux snacks consommés de nos jours ne sont pas authentiques.
Yao Sheng, 66 ans, a toujours vécu dans le quartier de Dongcheng et a expliqué par exemple que la plupart des Douzhi, le lait de haricot mungo, vendus aujourd'hui n'ont plus le même goût, par rapport à ce qu'il aimait boire il y a plusieurs années.
«Le Douzhi auquel je suis habitué se compose de haricots verts, mais aujourd'hui les haricots jaunes servent d'ingrédient principal, ce qui le rend totalement différent».
Pour le natif de Beijing, «C'est plutôt difficile d'imaginer un jiaoquan (anneau de pâte frit et croustillant), ou l'aiwowo devenir un patrimoine culturel national».
Wang Zuoji a confié qu'il travaillait également sur un projet pour recréer d'anciennes spécialités et refaire vivre la culture culinaire de la ville.
«Nous allons essayer de remmettre au goût du jour certaines recettes, tout en rétablissant l'authenticité de certains plats», a-t-il souligné.
Et dans un soupir d'ajouter : «C'est vraiment dommage de voir la culture culinaire ancienne progressivement éliminée par le développement de Beijing».