Ma Jun a maintenant établi l'Alliance verte, qui regroupe 47 organisations environnementales chinoises et étrangères. Ces organismes sont chacun spécialisés dans différents domaines : étude de la pollution, formation écologique à destination des entreprises, relations médiatiques, recherches pour une protection environnementale efficace. Cependant, elles manifestent le souhait commun de construire une plate-forme neutre mettant en lien sociétés et population. Par le biais de la cartographie numérique et de la supervision de leurs déversements dans les rivières, elles tiennent également à guider les entreprises vers les industries vertes pour qu'elles fassent des choix écologiques lors de la recherche de fournisseurs, d'investisseurs et de partenaires.
En avril 2012, Ma Jun a été l'un des six lauréats internationaux du prix Goldman pour l'environnement, assimilé au prix Nobel dans les cercles environnementaux. Yu Xiaogang, responsable de Green Watershed, une autre organisation environnementale chinoise, s'était lui aussi vu décerner cet honneur six ans auparavant. « Ces hommes sont des leaders courageux qui gagnent sans cesse en influence. Ils surmontent de nombreux obstacles en vue de protéger l'environnement et de défendre l'intérêt des communautés », a encensé l'organisateur du prix Goldman.
La route est encore longue
Sur la Carte sur la pollution de l'eau en Chine, 120 000 exemples de pollution enregistrées n'ont pas été commentés par leurs auteurs. D'après Ma Jun, bien que quelques cas particuliers aient été résolus, la qualité globale de l'environnement n'a pas été améliorée de manière significative, et le point d'inflexion n'est pas encore prêt d'arriver. Il faut davantage élargir la portée du concept écologique, tout en accroissant l'accès et la transparence aux informations concernant l'environnement.
L'Institut des affaires publiques et environnementales, Friends of Nature et les Cols verts de Tianjin ont récemment déposé une demande auprès des autorités en charge de la protection de l'environnement à Beijing, Tianjin et au Hebei, dans l'espoir d'obtenir l'autorisation de révéler sur Internet en temps réel les données résultant de la supervision des principales entreprises polluantes. Le Bureau de protection de l'environnement de la municipalité de Beijing est celui qui a répondu le plus promptement, entendant forcer les entreprises étatiques à publier d'ici la fin de l'année les résultats de cette vérification.