Le Syndicat des pêcheurs, la Fédération générale des travailleurs, Rezistans ek Alternativ ainsi que des écologistes ont manifesté mercredi dans les rues de Port-Louis contre l'accord de pêche entre Maurice et l'Union Européenne (UE).
Les manifestants réclament la rupture de cet accord, l'accusant de "dilapider les ressources en mer de Maurice".
Ils ont marché vers l'hôtel du gouvernement pour remettre une plainte officielle au Premier ministre Navin Ramgoolam, dans laquelle ils réclament le gel de "l'Accord de partenariat de la pêche 2012-2015" qui autorise 86 bateaux de l'UE à pêcher dans la zone économique exclusive de Maurice pour une période de trois ans.
Le chef de file de Rezistans ek Alternativ, Ashok Subron, qui avait fait plier les sucriers mauriciens il y quelques mois après une menace de grève, s'est rallié à la cause du Syndicat des pêcheurs et espère que "le Premier ministre sera à la hauteur de ses responsabilités".
Selon lui, cet accord de pêche, fait "dans le dos de la population", relève d'une dimension tellement importante qu'on ne peut le laisser "entre les mains de quelques technocrates du ministère de la Pêche".
"Comment peut-on accorder un permis aux bateaux européens pour venir pêcher dans notre zone économique exclusive (ZEE) alors que nos pêcheurs et marins n'ont pas de travail ?" se demande Ashok Subron.
Pour les pêcheurs et leurs sympathisants, il est inacceptable que les Européens pêchent les thons mauriciens à 0,15 USD le kilo, selon l'accord, alors que les Mauriciens en achètent à 3,3 USD.
Ils affirment par ailleurs que les techniques de pêche utilisées sont nuisibles à l'environnement marin, menaçant d'enclencher d'autres actions, à la fois à Maurice et en Europe.