La coalition rebelle centrafricaine Séléka qui a pris les armes début décembre pour renverser le président François Bozizé a appelé jeudi le nouveau Premier ministre, Nicolas Tiangaye, dont elle a salué la nomination quelques instants plus tôt, à oeuvrer pour « libérer le pays de la crise », selon son porte-parole militaire, le colonel Michel Narkoyo, joint par Xinhua.
Tout d'abord, cette rébellion qui campe à moins de 100 km de la capitale Bangui après avoir pris le contrôle de plusieurs villes importantes avant d'accepter de négocier avec le pouvoir central dans le cadre de discussions sous l'égide de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), insister sur le respect des accords de paix conclus la semaine dernière à Libreville au Gabon.
« Nous demandons à M. Tiangaye de respecter les signatures tout en mettant en oeuvre des actions pour libérer le pays de la crise », a souligné le colonel Narkoyo pour qui l'alliance rebelle à laquelle il appartient est préoccupée de participer à la gestion de la République centrafricaine (RCA), aux mains selon lui d'un dirigeant « incompétent ».
Depuis l'arrivée du président Bozizé au pouvoir en mars 2003 par coup d'Etat contre Ange-Félix Patassé, aujourd'hui décédé, « il n'y a pas de stabilité dans le pays. On lui accorde de reste au pouvoir, mais de gérer le pays d'une manière consensuelle avec les opposants. Maintenant, c'est une affaire de gouvernement d'union nationale », a laissé entendre Narkoyo.
C'est effectivement un gouvernement d'union nationale que va diriger Nicolas Tiangaye, Premier ministre doté de « pleins pouvoirs », d'après les accords de Libreville.
Ce cabinet qui reste à former sera une constellation de cinq entités représentatives des différentes sensibilités sociopolitiques de la RCA : la majorité présidentielle, l'opposition démocratique dont est issu le chef du gouvernement lui-même, Séléka, les mouvements militaro-politiques non combattants et la société civile.
Comme le poste de Premier ministre à l'opposition démocratique, les accords de sortie de crise ont attribué d'office le portefeuille de la Défense à Séléka. Son titulaire n'est pas encore connu. Confiant avoir reçu une proposition de cinq ministères, la rébellion en revendique d'autres, au tout « sept au moins ».