L'avocat et leader d'une coalition des partis d'opposition, Nicolas Tiangaye, nommé jeudi Premier ministre du gouvernement d'union nationale et de transition, dit de "se donner du temps" pour former le cabinet.
"Les consultations vont commencer bientôt. Il faut prendre le temps de former un gouvernement capable de conduire cette période difficile", a déclaré le nouveau Premier ministre joint jeudi dans la nuit par Xinhua.
Chef de file de la Coordination de l'opposition démocratique, une coalition de neuf formations créée en juin 2012 à la suite du Front pour l'annulation et la reprise des élections (FARE 2011) des élections présidentielle et législatives de janvier 2011 mis en place quant à lui par les adversaires du président François Bozizé en protestation à sa réélection jugée irrégulière.
Formé de cinq partis à l'origine, le FARE 2011 regroupait, en plus de Nicolas Tiangaye qui n'avait pu réaliser 1% des suffrages, le défunt chef de l'Etat Ange-Félix Patassé renversé en 2003 par François Bozizé, l'ex-Premier ministre Martin Ziguelé du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC), ainsi que l'ex- chef rebelle Jean-Jacques Démafouth.
Ex-bâtonnier de l'Ordre des avocats et fondateur de la Ligue centrafricaine des droits de l'homme, le nouveau Premier ministre dirigera un gouvernement représentatif des différentes sensibilités sociopolitiques de la République centrafricaine (RCA). A savoir, la majorité présidentielle, l'opposition démocratique, Séléka, les mouvements militaro-politiques non combattants puis la société civile.
Alors que, conformément aux accords de Libreville, le poste de ministre de la Défense est dévolu l'alliance rebelle qui a pris les armes début décembre pour renverser son pouvoir, le président Bozizé a annonce jeudi la répartition des portefeuilles entre 12 pour la majorité présidentielle, 5 à l'opposition démocratique et Séléka chacune, et 4 respectivement aux militaro-politiques et la société civil.
Interrogé sur la question, Nicolas Tiangaye dont la nomination a reçu l'approbation de la rébellion, a affirmé que rien n'est acquis. Le dossier, a-t-il indiqué, constitue l'un des sujets des "consultations avec les autres composantes".
D'ores et déjà, Séléka demande "au moins sept postes pour satisfaire ses éléments", selon son porte-parole militaire, le colonel Michel Narkoyo, joint par Xinhua peu après la nomination du Premier ministre.
Pour ses priorités, le nouveau chef du gouvernement qui devrait être doté des "pleins pouvoirs", mentionne "la sécurisation du pays". "C'est une tâche à laquelle il faut convier tout le monde. Elle n'est pas réservée au Premier ministre et au gouvernement. C'est une tâche nationale", a-t-il dit.
Nicolas Tiangaye, natif Bocaranga (Ouest) le 13 septembre 1956, n'a encore fait aucune déclaration officielle depuis la publication de son acte de nomination officielle en mi-journée jeudi.