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Mali : le président Dioncounda Traoré désigne le MNLA comme seul interlocuteur possible

( Xinhua )

01.02.2013 à 08h15

Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a désigné jeudi matin le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) comme seul interlocuteur possible, dans le cadre du dialogue politique entre le Nord et le Sud, qui doit accompagner l'intervention militaire menée par la France depuis le 11 janvier dans le pays ouest-africain.

"Aujourd'hui, je pense que le seul groupe avec lequel nous pouvons envisager des négociations susceptibles d'aboutir à quelque chose, c' est certainement le MNLA", a déclaré M. Traoré, lors d'une interview accordée à Radio France International (RFI), tout en précisant que le mouvement indépendantiste touareg devait, pour ce faire, "renoncer à toutes ses prétentions territoriales".

Le chef d' Etat malien a souligné, par ailleurs, que "pratiquement" tous les groupes impliqués dans ce conflit civil, opposant depuis mars 2012 forces islamistes et sécessionnistes touaregs au Nord aux autorités intérimaires de Bamako, se sont "disqualifiés". "En dehors peut-être du MNLA", a-t-il cependant précisé.

M. Traoré a notamment reproché au mouvement touareg islamiste Ansar Dine sa "duplicité", puisqu' il avait tout d' abord accepté de prendre part à des négociations sous l' égide de la Communauté économique des Etats de l' Afrique de l' Ouest (CEDEAO), avant d' y renoncer et de reprendre les armes aux côtés d' autres factions djihadistes du Nord-Mali.

"Avec les derniers développements auxquels nous avons assisté, il est évident qu' Ansar Dine n'est plus éligible au dialogue, quel que soit par ailleurs le masque que certains d' entre eux ont décidé de porter désormais", a-t-il estimé.

Il est à rappeler que ce sont les rebelles touaregs du MNLA qui ont, en premier lieu, provoqué la partition du Mali, en occupant le territoire de l' Azawad, dont ils revendiquent l' indépendance et qui recouvre les trois gouvernorats de Tombouctou, Gao et Kidal (Nord du Mali).

Ils ont, de fait, initié, en mars dernier, l' occupation armée de la région nord du pays ouest-africain, avant d' être épaulés puis dépassés par des groupes islamistes, aux mains desquels cette partie du territoire malien est tombée dès juin.

A la suite à l' opération de reconquête de Kidal (1 500 km au nord de Bamako), menée avec succès par l' armée française il y a quelques jours, le MIA, qui a récemment quitté Ansar Dine et son leader Iyad ag Ghali, a émis mercredi 30 janvier un communiqué dans lequel le jeune mouvement exprimait sa volonté de négocier.

"Le MIA comme le MNLA ont donné les preuves de leurs engagements à coopérer avec la France, puisque les forces françaises sont entrées à Kidal sans qu'aucun coup de feu ne soit tiré, c'est la preuve que Kidal n'est pas un sanctuaire pour terroristes", a-t-il souligné dans ce document signé de la main de son leader, Alghabass ag Intallah.

Mais, le président Traoré n' a pas caché son hostilité à l' égard de ce groupe dissident d' Ansar Dine, pour qui "ces gens-là (les membres du mouvement islamiste touareg) ont fait montre de beaucoup de duplicité".

Il a, en outre, annoncé la mise en place prochaine d' une "commission de médiation et de réconciliation", qui devrait prendre en main les négociations et déterminer ses interlocuteurs du Nord du Mali.

"Bien entendu, nous le ferons en collaboration avec le président (burkinabé) Blaise Compaoré, parce que c' est le médiateur désigné par la CEDEAO", a ajouté M. Traoré.

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