Cela fait près de dix mois que l'usine d'alumine de Friguia, située à Fria, ville guinéenne à 160 km au nord-ouest de Conarky, ne fonctionne plus, suite à un mouvement de grève déclenché par les travailleurs pour dénoncer leurs conditions de vie et de travail, jugées "précaires", une situation qui contribue à paupériser davantage les populations de cette ville.
Ces difficultés que vivent aujourd'hui les travailleurs de Friguia et les habitants de Fria, qui peinent à trouver de quoi se nourrir, faute de moyens, est une réalité qui saute aux yeux du visiteur.
Pour maintenir la desserte en électricité et en eau courante dans la cité, il a fallu que le gouvernement guinéen mette la main à la poche pour débourser des fonds nécessitant de tels efforts. Le gouvernement a aussi consenti des efforts pour le paiement de près de quatre mois de salaire aux travailleurs de l'usine, a-t-on appris de sources officielles.
A cela il faut ajouter aussi les sacrifices consentis par la société russe United Co Rusal pour maintenir l'usine en arrêt minimum. En faisant tourner certaines turbines, de peur que tout le système ne s'emballe en cas d'arrêt définitif.
La récente signature d'un accord portant sur la relance de la concession du gisement de bauxite de Dian-Dian, exigée par la compagnie Rusal pour la reprise des activités de l'usine de Friguia avait crée un brin d'espoir chez de nombreux travailleurs, qui pensaient enfin voir leur calvaire prendre fin. Mais, pour le moment, les Russes, qui ont fait savoir que la relance des activités de Friguia nécessite 50 millions de dollars us, n'auraient pas encore invité les travailleurs à la reprise, d' après des sources concordantes.
Ce qui fait que les activités au niveau de Fria tournent au ralenti. Les travailleurs réduits au chômage passeraient la journée à tuer le temps dans des activités de loisir forcé, tel que le jeu de dames ou dans des causeries, dans des cafés de la cité minière.
Les familles ont eu du mal à scolariser leurs enfants pour ce qui est de l'année scolaire qui suit son cours. Près de 8 000 enfants étaient concernés par cette situation liée au manque de frais de scolarité, au niveau des écoles primaires et secondaires. Il a fallu l'aide des ONG et de certaines bonnes volontés pour venir en aide à ces familles, pour sauver la scolarité de leurs enfants.