Abderrezak Mokri a été élu à la tête du Mouvement de la société pour la paix (MSP), l'un des partis islamistes majeurs en Algérie, en remplacement à Bouguerra Soltani (2003-2013), ont rapporté dimanche les médias locaux.
A l'issue du vote, auquel ont pris part 244 des 249 membres du conseil consultatif du parti, M. Mokri a obtenu 177 voix contre 65 pour son adversaire, Abderrahmane Saidi, président du Madjliss Echoura (conseil consultatif), selon le décompte cité par l'agence APS.
Avant d'élire leur nouveau chef, les congressistes ont adopté plusieurs amendements concernant les statuts du parti, notamment celui limitant le nombre de mandats pour le président du parti à un mandat renouvelable une seule fois, ainsi que la création d'une autorité nationale indépendante disciplinaire.
Lors du déroulement des travaux du congrès, des représentants du parti Wassat de Jordanie, du parti d'Ennahda de Tunisie, du parti d' El Adl Wal Ihsane du Maroc, et du Parti de la construction de Libye ont été invités pour y assister.
M. Mokri, jusque-là vice-président du parti, est connu, aux yeux des observateurs locaux, pour ses positions radicales vis à vis du pouvoir, et ce contrairement à son rival M. Saidi qui est plutôt conciliateur avec le régime.
Avec l' élection de M. Mokri à la tête du parti, le MSP a choisi la voie de la rupture définitive avec les partis au pouvoir et annonce la couleur pour l' élection présidentielle qu' organisera l' Algérie en 2014, estiment des analystes algériens.
A la veille des élections législatives qui se sont déroulées en mai 2012, le MSP a quitté l' alliance présidentielle qu' il formait avec le Front de Libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), pour former l'Alliance de l' Algérie Verte (AVV), une coalition islamiste tripartite montée avec El-Islah "Réforme" et Ennahda "Renaissance", dans l' espoir de remporter le maximum de sièges au parlement. Cependant, l' alliance islamiste a connue une défaite en ne remportant que 48 sièges sur les 462 à pourvoir.
Le MSP, fondé en 1988, se présente comme un parti islamiste modéré, et ne préconise ni la charia ni un Etat islamiste. Il avait assumé quatre portefeuilles dans le précédent gouvernement d'Ahmed Ouyahia.