La République centrafricaine (RCA) pourra se doter dès ce week-end ou au début de la semaine prochaine d'un nouveau gouvernement de transition avec toujours à sa tête Nicolas Tiangaye désigné Premier ministre de consensus par les accords du 11 février à Libreville au Gabon, a annoncé samedi matin à Xinhua une source du Conseil national de transition (CNT) à Bangui.
Après une mission de trois jours à Brazzaville au Congo où il est allé s'entretenir avec le président Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise centrafricaine, sur la composition de cette équipe qui avait déjà fait l'objet de consultations internes à Bangui au sein de la classe politique et de la société civile, Nicolas Tiangaye a regagné son pays vendredi.
De source du CNT jointe au téléphone par Xinhua, ce cabinet doit en principe comporter entre 20 et 25 membres pour une répartition équitable des postes entre les principales forces politiques et sensibilités socioprofessionnelles de la République centrafricaine (RCA), à savoir l'ex-rébellion de la Séléka (au pouvoir), l'opposition démocratique, l'ex-majorité présidentielle, les politico-militaires non combattants et les organisations de la société civile.
C'est une des recommandations du sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique (CEEAC) tenu en mai à N'Djemena sous l'égide de son président en exercice, le Tchadien Idriss Deby Itno. Un sommet qui avait légitimé Michel Djotodia, le nouvel homme fort de Bangui, dans ses fonctions de président de la transition centrafricaine pour une période de dix-huit mois jusqu'à la tenue de nouvelles élections.
Ce processus se met notamment en œuvre avec l'appui des pays d'Afrique centrale qui, en dehors d'une aide financière, ont décidé de déployer sur le terrain des forces supplémentaires à celles déjà présentes depuis longtemps dans le cadre de la Mission de la CEEAC pour la consolidation de la paix en RCA (MICOPAX) et de la Force multinationale de l'Afrique centrale (FOMAC) à l'œuvre depuis une dizaine d'années.
Prévus d'être portés à un total de 2.000 hommes (gendarmes et policiers), les effectifs de ces forces établis à 1.200 éléments fin mai, ont été renforcés par l'arrivée d'un contingent congolais cette semaine, a appris Xinhua qui n'a pu obtenir des précisions de chiffre.
Le mandat officiel de ces troupes dont une partie avait été déployée pour créer une zone-tampon à Damara, à 90 km de Bangui, entre les assaillants et l'armée centrafricaine mais avait été mise mal par l'avancée des rebelles de la Séléka, consiste à "sécuriser Bangui, sécuriser les élections, sécuriser les humanitaires et appuyer les Forces armées centrafricaines" dans leurs efforts de stabilisation du territoire.
Compte tenu du chaos et de l'anarchie dans lesquels la RCA est livré depuis la prise du pouvoir de l'ex-coalition rebelle le 24 mars, avec à la clé pillages et enlèvements, ce nombre apparaît insuffisant pour relever les défis sécuritaires dans ce pays.