Le dialogue politique inter-guinéen s'est achevé ce dimanche sur une note d'espoir de sortie de crise, avec la "promesse" des parties prenantes au processus électoral de tout mettre en œuvre pour aplanir leurs divergences, à travers des concessions qu'elles se seraient engagées à accepter, sous les bons offices du facilitateur international Saïd Djinnit.
Les travaux de ce dialogue inclusif ont débuté le lundi dernier, et se sont poursuivis durant toute la semaine, ce jusqu'à ce dimanche, sur fond de tractations.
Au nombre des points abordés durant les travaux, celui lié à l'opérateur technique sud-africain Waymark, dont la gestion du fichier électoral prête à controverse, ainsi que le vote des Guinéens de l'étranger. Le fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le chronogramme électoral, faisaient également partie de ces sujets à débattre durant ce conclave, qui s'est déroulé à huis-clos.
Et en attendant le rapport final qui sanctionnera ce dialogue inclusif, dont la conception doit faire l'objet de consultations informelles entre le pouvoir et l'opposition, par l'entremise du facilitateur international, les nouvelles seraient plutôt bonnes, à en croire des sources concordantes.
C'est le lieu de dire que les acteurs politiques entendent arrondir les angles pour sauver le processus électoral.
Ce qui signifie simplement que des mesures d'accompagnement seront trouvées, afin de renforcer la sécurisation du processus électoral. Ceci pour rassurer l'opposition, qui émet des doutes sur Waymark. Soupçonnant l'opérateur d'être "partisan" dans le processus.
Alors que le pouvoir pour sa part n'a jamais cessé de soutenir le contraire, trouvant en l'opérateur sud-africain une société "fiable" et techniquement capable de produire un fichier "propre".
A défaut de se débarrasser de Waymark, l'option la plus plausible sera d'après nos informations, de lui coller une équipe d'experts étrangers, qui aura pour mission de visualiser le fichier produit par l'opérateur. Tout en veillant à le débarrasser de toute anomalie, susceptible de compromettre la bonne tenue du scrutin.
Quant au point concernant le vote des Guinéens de l'étranger, le gouvernement serait finalement "favorable" à leur participation au scrutin.
A cela il faut ajouter le report du scrutin, qui, à l'allure où vont les choses, sera "inévitable", à en croire nos sources. Déjà, la non-application pour le moment du décret fixant le démarrage de la campagne électorale est un signe annonciateur de cet éventuel report du vote.
Et bien voilà les bribes d'informations qu'on a pu collecter pour ce qui est de ce dialogue inclusif. Les acteurs politiques ayant été appelés à plus de réserve par le diplomate onusien, afin de ne pas se livrer à des déclarations dans la presse, qui pourraient compromettre le processus.
Il conviendrait de rappeler qu'avant de parvenir à cette concertation, la situation sociopolitique avait quasiment pris une allure périlleuse à travers des manifestations de rue débouchant sur des scènes de violences inouïes.
Le nombre de victimes qui devenait important au fil des manifestations ainsi que les dégâts matériels importants enregistrés lors de ces confrontations de rue, ont sans doute amené les acteurs politiques à une prise de conscience, en faveur d'une décrispation de l'atmosphère politique.
La communauté internationale a aussi joué un rôle clé dans ce rapprochement de la classe politique guinéenne, en vue de parvenir à un consensus autour des élections à venir.
On se souvient que la France à travers son ministère des Affaires étrangères a à travers un communiqué dont nous détenons copie salué cette initiative de dialogue et invité les acteurs politiques "à faire de responsabilité et à s'engager dans un dialogue de fond, sans arrières pensées, dans l'intérêt supérieur du pays, de la stabilité et de son développement." C'était à la veille du démarrage des travaux.
Ce dialogue doit permettre "la participation de tous aux élections législatives que la France appelle de ses vœux, afin de sortir de l'impasse politique", avait souligné le ministère des Affaires étrangères français.
Sans oublier le fait que le président Alpha Condé lui-même a, dans une déclaration datée du 28 mai dernier, encouragé le gouvernement à poursuivre les négociations avec toutes les parties engagées pour garantir que le processus électoral soit "inclusif et transparent, libre et juste".
De quoi rassurer de sa volonté de s'ouvrir aux suggestions de son opposition, concernant l'organisation du scrutin.