Une semaine avant le début du jeûne de ramadan, attendu la semaine prochaine, les Nigériens commencent déjà à vivre dans leur chair les affres de la flambée des prix des produits de première nécessité.
Comme d'habitude, en cette veille du mois béni de ramadan, les commerçants, sans aucun scrupule, seuls maitres de la situation, profitent de la forte demande, pour s'adonner à une spéculation des prix de certains produits de première nécessité, tels que les céréales, le sucre, les légumes et fruits, la viande et le poisson, les condiments.
Ceci est pratiqué, au nez et à la barbe des autorités compétentes, et en dépit de tous les engagements pris par leurs différents syndicats, de diminuer ou garder à l'état, pour certains, les prix de ces produits, malgré les multiples interpellations et appels au civisme des organisations de défense des droits des consommateurs, ainsi les prêches quotidiens des Ulémas, à l'endroit des commerçants, à travers les médias.
Aujourd'hui, déjà, sur les différents marchés de la capitale, certains produits comme le sucre, les dattes, les fruits, le gingembre, la volaille, sont déjà inaccessibles aux consommateurs.
Pour Cheik Boureima Daouda, "c'est faire preuve de sans coeur, ni foi que de vouloir profiter du mois béni du carême, pour faire fortune sur le dos de ses frères musulmans, au lieu de les aider à accomplir cet important pilier de l'islam".
Par exemple le carton de sucre se vent à 25.000 FCFA, la pintade à 4.000 FCFA, la tasse de citron à 600 F, celle du gingembre coûte 1.000 F, le kilogramme de bananes à 750 FCFA et celui de dattes vacille entre 700 et 800 F, selon la qualité.
La société civile en a appelé, dans toutes ses sorties, à une réaction du gouvernement afin d'alléger les souffrances des pauvres consommateurs.
Dans l'optique d'atténuer la surenchère qui s'empare du sucre en période de ramadan, les autorités du Niger ont annoncé que plusieurs milliers de tonnes de sucre seront mises à la disposition des populations à un prix réduit pendant le mois de carême. Cette opération, à en croire le ministre du Commerce, Saley Saidou, contribuera à atténuer la "souffrance" des Nigériens pendant le mois du ramadan.
De son coté, selon le secrétaire général du syndicat national des importateurs et exportateurs, "rien ne vient justifier une quelconque augmentation des prix de première nécessité sur le marché".
Il est à rappeler qu'un forum national sur la vie chère, avait regroupé, l'année dernière, sous la présidence du Premier ministre nigérien, M. Brigi Rafini, les représentants des opérateurs économiques, des services techniques de l'administration, ceux des organisations de la société civile ainsi que des médias nationaux, avec pour seul but de déterminer les actions à mener en vue de combattre le phénomène de vie chère au Niger.
Mais aujourd'hui, à une semaine du carême, la réalité est toute autre. Tout le monde est d'avis que la vie est présentement chère au Niger. Les prix des produits de grande consommation continuent de flamber de jour en jour, pendant que le pouvoir d'achat des ménages s'affaiblit inexorablement.
Les commerçants, sans vergogne, justifient, à qui veut les entendre, la cherté des prix par le cout très élevé du prix d'achat des produits dans leurs pays d'origine, le transport, les droits de transit et de douane.
En somme, tout laisse à croire que, comme d'habitude, cette année encore, les Nigériens doivent s'attendre, impuissants, à une montée fulgurante des produits de première nécessité face à la forte demande pendant le mois béni de ramadan.