Le président nigérien Mahamadou Issoufou se trouve depuis lundi matin à Agadez (nord), où il a rendu hommage aux 24 soldats nigériens tués lors de l'attaque kamikaze de leur camp militaire, jeudi dernier, et constaté de visu les énormes dégâts occasionnés.
Le chef de l'Etat était accompagné de plusieurs personnalités politiques nigériennes dont le président de l'Assemblée nationale Hama Amadou, le chef de file de l'opposition Seyni Oumarou, le ministre d'Etat en charge des Mines Omar Hamidou Tchana, le ministre de la Défense nationale Mahamadou karidjo; on a remarqué également la présence d'une forte délégation tchadienne conduite par leur ministre de la Défense.
Jeudi matin, très tôt, rappelle-t-on, un double attentat- suicide revendiqué par le jihadiste Mokhtar Belmokhtar et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a frappé la caserne militaire à Agadez, principale ville du nord du Niger, et l'usine de traitement d'uranium de la Somaïr, une filiale du groupe français Areva, à Arlit (plus au nord), faisant au total 35 morts dont 24 militaires, 10 assaillants et un civil.
Au cours d'une cérémonie de recueillement, les 24 soldats ont été élevés à titre posthume à des grades supérieurs doublés de la "Croix de vaillance".
Peu après, le président nigérien a visité le camp de la 224eme CSM d'Agadez, victime des attaques terroristes pour apprécier l'ampleur des dégâts occasionnés, avant de se rendre au chevet des malades à la garnison militaire.
S'adressant aux militaires sur la place d'armes, le président Issoufou a indiqué que le Niger a été frappé dans ce qu'il a de plus cher, au plus profond de son être, notre armée.
"L'objectif était de nous abattre moralement, d'ébranler nos institutions, et de discréditer notre modèle de société démocratique et nos libertés", a-t-il souligné.
Le sort de ces terroristes qu'il a traités de "vulgaires criminels, sans foi ni loi", est scellé.
"Ils seront plaise à Dieu, définitivement vaincus", selon le président Issoufou.
Il lance un appel à la vigilance à tous les citoyens nigériens "afin qu'ils laissent ouverts leurs yeux et leurs oreilles pour collecter et transmettre aux autorités compétentes toutes informations permettant d'endiguer les actions de l'ennemie" ; il leur demande de rester calmes.
"La rage avec laquelle l'ennemie nous a attaqué est le reflet de sa faiblesse, et non de sa force", a-t-il fait savoir.