Le vice-secrétaire d'Etat américain à la Défense William Burns, reçu lundi au Caire par le ministre égyptien de la Défense Abdel-Fatah al-Sisi, a félicité l'armée égyptienne pour avoir suivi la volonté du peuple, a rapporté l'agence étatique al-Ahram Online.
L'administration américaine souhaite veiller à une transition démocratique pacifique avec une feuille de route claire sous la forme d'élections, a souligné M. Burns, qui est le plus haut diplomate à visiter l'Égypte depuis le 3 juillet, quand le président islamiste Mohamed Morsi a été chassé du pouvoir par les forces armées à la suite de protestations massives dans tout le pays appelant à son départ.
Lors de cette rencontre, en présence d'un certain nombre de hauts responsables militaires égyptiens et de l'ambassadrice américaine en Égypte Anne Patterson, M. Sisi a affirmé que le rôle de l'armée était d'ordre "national" et non "politique", ajoutant que la mauvaise prestation de M. Morsi à la tête de l'État avait poussé l'armée à soutenir les manifestants.
M. Burns a également discuté avec le président par interim Adli Mansour de questions d'intérêt commun ainsi que des moyens de renforcer les relations bilatérales.
Toutefois, il n'est pas encore clair si Washington considère le renversement de M. Morsi comme un coup d'État, ce qui signifierait l'arrêt de l'aide américaine.
Le président des États-Unis Barack Obama avait réagi immédiatement à la chute de M. Morsi en se déclarant "profondément préoccupé" par cette initiative militaire. Il a par la suite demandé au département de la défense de passer en revue le programme d'aide étrangère des États-Unis à l'Égypte, qui représentent environ 1,5 milliards de dollars par an.
M. Obama n'a pas ouvertement qualifié cette action militaire de "coup d'État", mais il a appelé l'armée égyptienne à transférer le pouvoir à un gouvernement civil le plus tôt que possible, et à s' abstenir d'arrêter arbitrairement M. Morsi ou ses partisans. Dans un communiqué publié vendredi, les États-Unis ont appelé les dirigeants militaires et provisoires d'Égypte à libérer M. Morsi, qui serait selon des informations tenu en résidence surveillée.