L'organisation non gouvernementale Lutte pour le changement (LUCHA) a exigé de la Mission de l'ONU pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) l' extension immédiate de la zone de sécurité. "La MONUSCO et la Brigade d'intervention ont donc intérêt à étendre immédiatement la zone de sécurité et progresser le plus rapidement possible, sans quoi l'impatience de la population risque de prendre une tournure imprévisible dont les Nations unies partageront la responsabilité", indique un communiqué de cette ONG reçu vendredi.
Selon cette ONG, le délai de 48 heures accordé le 30 juillet aux personnes portant des armes à feu dans une zone de sécurité allant de Goma à Sake, et du lac Kivu au flanc du volcan Nyiragongo, a expiré le 1er août.
"Nous rappelons que si la brigade d'intervention souhaite appliquer son mandat de neutraliser les groupes armés en procédant étape par étape, cela est parfaitement compréhensible à nos yeux. Mais la progression doit être telle que la brigade ait fini son mandat d'ici le mois de mars 2014", poursuit le même communiqué.
Le 30 juillet, la MONUSCO avait accordé un délai de 48 heures à toute personne dans le Nord-Kivu ne faisant pas partie des forces de sécurité nationales pour rendre son arme dans une base de la MONUSCO et rejoindre le processus du désarmement. A partir du 1er août à 16h00, ceux qui n'ont pas rendu leur arme seront considérées comme une menace imminente de violence physique à la population civile, et la MONUSCO prendra toutes les mesures nécessaires, y compris l'usage de la force, pour les désarmer conformément au mandat et aux règles d'engagement de la Mission. "Nous disons que l'idéal c'est vraiment de faire en sorte que les groupes armés de façon bénévole viennent déposer leurs armes", a indiqué Moustapha Soumaré représentant spéciale adjoint du secrétaire général de l'ONU à la MONUSCO. "C'est pourquoi nous sommes aussi en train de travailler avec le gouvernement pour mettre en place un grand programme de désarmement démobilisation et de réinsertion", a-t-il précisé.
Depuis 1994, la province du Nord-Kivu est toujours caractérisée par une multitude de groupes armés qui sèment la terreur, violent les femmes et pillent les minerais. La présence de ces groupes armés dans ce secteur poussent nombre de familles à se réfugier dans la ville de Goma.