Les partis de la Convergence pour l'Alternance Pacifique (CAP) ont exprimé jeudi leur " inquiétude" de la transgression, par des personnalités proches du pouvoir de certaines clauses importantes du dialogue organisé entre la CAP et la majorité présidentielle en novembre 2011.
"La CAP déclare être inquiète du non-respect de l'autorité de certaines clauses importantes de ce dialogue surtout que ces dispositions ont été adoptées par le Parlement et sont devenues à ce titre des lois d'Etat", précise le communiqué de la CAP. Le texte ajoute qu'il s'agit "surtout de la loi de l'incompatibilité qui a longtemps séjourné dans les tiroirs des assemblées et qui est aujourd'hui l'objet de violations qui ne peuvent être acceptées en aucun cas".
En outre, précise la CAP, "nous assistons aujourd'hui à des officiers dont des généraux et de hauts responsables de la sécurité qui s'impliquent publiquement dans la préparation des élections : sensibilisation des électeurs, passation de marchés politiques locaux, enregistrement sur les listes électorales.."
"L'environnement immédiat du Président est impliqué dans ces manoeuvres de violation et son parti entreprend toutes sortes de pression sur les hommes d'affaires et les fonctionnaires à travers la distribution des postes et des marchés", souligne le texte.
"A tout cela s'ajoute la campagne électorale que les membres du gouvernement ont entreprise il y a quelques semaines et qui constitue aussi une autre forme de violation des dispositions de l' esprit et de la lettre du dialogue", a déploré la CAP.
Enfin, le texte indique que "face à ces disfonctionnements et violations inacceptables, la CAP pose avec insistance les doléances suivantes : le respect total des conventions signées entre les parties du dialogue et l'application stricte des textes qui en émanent, notamment ceux qui concernent l'incompatibilité, la vie de l'administration, la création d'un observatoire national de surveillance des élections dans les plus brefs délais, la généralisation des opérations de recensement des populations.."
La CAP regroupe trois principaux partis "dialoguistes" de l' opposition modérée ayant pris part, en novembre 2011, au dialogue avec le pouvoir fortement rejeté par la Coordination de l' opposition.
Parmi les principaux dirigeants de la CAP figure le chef de l' assemblée nationale et président de l'Alliance populaire progressiste Messaoud Ould Boulkheir.
Ould Boulkheir est également l'instigateur d'une initiative lancée depuis plus de deux mois pour rechercher une solution à la crise politique que connait la Mauritanie fortement marquée par la radicalisation des positions des deux pôles du pouvoir et de l' opposition radicale.
Ce dialogue avait alors donné lieu à des clauses comprenant d' importantes reformes que le gouvernement s'était engagé à entreprendre, notamment la neutralité des pouvoir publics par rapport aux processus électoraux et la non implication de l'armée en politique.