Après la publication des résultats provisoires du scrutin législatif vendredi dernier par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), tous les regards sont désormais tournés vers la Cour Suprême, la seule institution habilitée à déclarer les résultats définitifs de ce vote qui s'est déroulé le 28 septembre dernier.
Ce lundi, la CENI a procédé au dépôt des résultats provisoires auprès de la Cour Suprême. Celle-ci dispose de 8 jours pour se prononcer sur la validité ou non de ces résultats, comme le stipule la loi électorale.
Pour ce qui est des recours relatifs aux contentieux électoraux, les partis politiques disposent de 5 jours francs, pour faire valoir leur droit.
L'opposition a dénoncé en effet des "fraudes massives" et exige la reprise des élections. Son porte-parole Aboubacar Sylla a déclaré lundi sur les antennes d'une radio locale, qu'ils allaient saisir la Cour Suprême, afin de donner une chance à cette dernière de "dire le droit, en invalidant les résultats dans certaines circonscriptions." Une occasion qui, selon l'opposant, allait "permettre à cette institution judiciaire de redorer son blason auprès des populations".
Dans ce flot de réclamation, la mouvance présidentielle n'est pas en reste. Elle pointe du doigt aussi des irrégularités et entend recourir à la Cour Suprême, pour faire prévaloir ses droits.
Chaque camp accuse l'autre d'avoir manipulé les résultats issus des urnes.
Maintenant que la CENI a réussi à donner les résultats provisoires globaux, après environ trois semaines depuis la tenue du scrutin, c'est autour de la Cour Suprême de jouer sa partition. Une tâche qui paraît complexe, voire délicate, vu le climat de tension qui sévit dans les états majors des partis.
Le Facilitateur international du dialogue inter-guinéen, Saïd Djinnit, n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler au lendemain de la publication des résultats provisoires, la recommandation faite par les représentants de la Communauté internationale le 8 octobre 2013 à la CENI, invitant celle-ci à dresser "un rapport circonstancié sur chacun des cas de manquement et d'irrégularités relevés et de les transmettre à la Cour Suprême dans le délai le plus court possible après la proclamation des résultats provisoires".
Il revient donc à cette institution républicaine de créer des conditions devant permettre de décrisper l'atmosphère, et cela ne pourrait se faire que si elle use de l'indépendance que lui confère la loi guinéenne, pour se mettre au dessus de la mêlée. C'est ce que les Guinéens attendent de la Cour Suprême et de son président Mamadou Syma.