Au bout de plusieurs jours de tractation politique autour du contentieux électoral, l'opposition guinéenne a décidé mercredi de surseoir à toute manifestation publique et d'user seulement des recours prévus par les lois guinéennes notamment le code électoral pour faire valoir ses exigences de transparence du scrutin législatif tenu le 28 septembre dernier.
Dans une déclaration publiée ce jour, le porte-parole de l'opposition Aboubacar Sylla a précisé que cette attitude des leaders de l'opposition s'inscrit dans un souci d'apaisement social et pour répondre favorablement aux sollicitations de la société civile et de la communauté internationale, pour la préservation de la paix et de la quiétude dans le pays.
Selon lui, les membres de l'opposition concernés par le scrutin ont effectivement introduit, dans le délai légal et dans les formes requises, leurs pourvois respectifs auprès de la Cour suprême afin de réclamer l'annulation et subsidiairement l'invalidation partielle de ces élections pour cause de fraudes massives.
La Cour suprême qui dispose du pouvoir constitutionnel de règlement des contentieux électoraux est donc interpelée pour trancher en toute indépendance et sur la base de la loi, les différends soumis à son arbitrage a-t-il expliqué, avant de souligner que cette institution républicaine n'est soumise qu'à l'autorité de la loi et qu'elle a l'obligation de se passer de toute influence extérieur et de rejeter toute obéissance au pouvoir exécutif, pour ne dire que le droit.
"L'opposition espère que la Cour suprême mesure pleinement les enjeux de paix et de cohésion sociale, de sa mission actuelle qui doit concourir à ce que les résultats de ces élections soient réellement conformes à la volonté du peuple de Guinée" afin que le futur parlement soit le reflet des suffrages effectivement exprimés par les électeurs, affirme M. Sylla.
Toutefois, les leaders de l'opposition républicaine ont invité leur militant et sympathisant ainsi que les citoyens guinéens épris de liberté et de démocratie à rester à son écoute et à demeurer fortement mobilisés pour le respect de leurs droits.
Selon les résultats provisoires publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, parti au pouvoir), est arrivé en tête avec 53 députés sur 114, contre 37 pour le principal parti de l'opposition, l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
Ces résultats provisoires ont été transmis à la Cour suprême à laquelle il revient "l'ultime décision" de valider les résultats du scrutin ou de proceder à une annulation partielle ou totale du vote, conformément aux dispositions juridiques du code électoral et de la constitution.