Le ministre ivoirien de l'Intérieur Hamed Bakayoko a souligné la nécessit de mener "des actions d'envergure" pour faire face à la menace terroriste, lors de la visite de son homologue français Manuel Valls en Côte d'Ivoire vendre di et samedi.
"Il est important de mener des actions d'envergure dans ce contexte fragile en vue de faire face à la menace", a-t-il déclaré à l'issue de son entretien avec M. Valls samedi à Abidjan.
Les forces armées ivoiriennes ont été mises en alerte depuis plusieurs mois et ont été exhortées à redoubler de vigilance. La nomenclature des forces de sécurité a été par ailleurs modifiée voire enrichie, avec la création de plusieurs unités d'élite dont la Force de recherche d'action de la police (FRAP) et la "Force spéciale", dans le cadre de dynamisation de la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité.
Le ministre français de l'Intérieur a indiqué que la France et la Côte d'Ivoire ont "la même conception, en matière de sécurité, de lutter contre le terrorisme qui s'attaque à nos valeurs, à nos démocraties qu'ensembles nous voulons agir". Il a annoncé une coopération entre les deux pays pour lutter contre la délinquance, le crime organisé, le trafic de drogue qui gangrène les sociétés africaines et européennes.
Dans la dynamique de la lutte, le ministre de l'Intérieur ivoirien Hamed Bakayoko s'est réjoui de la mise en place imminente en Côte d'Ivoire d'un observatoire régional d'alerte stratégique, affirmant que la Côte d'Ivoire devra abriter cet outil pour le compte de l'espace de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO).
"L'observatoire régional d'alerte et d'analyse stratégique est destiné au renforcement de la lutte contre le terrorisme, le narco- trafic, le crime organisé et la piraterie maritime et ses corollaires, par la collecte et le traitement des informations y afférentes", a-t-il expliqué.
De son avis, ce mécanisme permettrait une plus grande efficacité dans l'adressage et les opérations sur les questions sécuritaires au sein de l'espace sous-régional.
Pour les autorités ivoiriennes, le terrorisme international menace à coup sûr la sécurité et la stabilité des Etats. La Côte d' Ivoire qui préside aux destinées de la CEDEAO a appelé les Etats, à plusieurs occasions, à fédérer les forces pour combattre avec énergie le fléau.
Lors d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement africains sur les pirateries dans la zone du Golfe de Guinée le 27 juin à Yaoundé au Cameroun, le président ivoirien Alassane Ouattara et ses pairs ont préconisé de tout leur voeu une coopération fructueuse et efficiente.
La Côte d'Ivoire et ses partenaires ont ainsi enclenché la dynamique de coopération en la matière, à travers des accords qui devront permettre la création d'une unité d'assaut et de recherche de la police nationale.
Plusieurs de ces accords avec des pays et organismes tels que l' ONU, la Banque mondiale et la France ont aussi permis un soutien logistique, matériel et financier pour mieux outiller les forces de sécurité ivoiriennes.
A l'occasion du Salon international de la sécurité et de la défense organisé courant mai en Côte d'Ivoire, le ministre de l' Intérieur a recommandé une action par anticipation, insistant auprès des autorités civiles et militaires des autres pays de la sous-région tels que le Mali, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso et le Libéria.
Pour Hamed Bakayoko, "l'ennemi est de manière permanente en éveil et ne ménage aucun effort pour liguer toutes les forces du mal contre la sécurité des populations".
"On a constaté que les trafiquants d'armes se sont intégrés aux trafiquants de drogues, et ensemble, ces narcotrafiquants se sont eux-mêmes intégrés à tous ces mouvements djihadistes, malgré leurs nuances", a-t-il précisé, relevant que ceux-ci représentent une menace nouvelle.