La 13e édition du Salon de Dubai est le dernier grand rendez-vous de l'année pour le gotha de l'aéronautique mondiale. Le lieu n'est pas un hasard : la région du Moyen-Orient, située entre les pays du vieux monde (Europe et États-Unis) et les pays émergents d'Asie, est appelée à devenir une des plus grandes plateformes aéroportuaires du monde.
Depuis 2000 d'ailleurs, le trafic aérien vers et depuis le Moyen-Orient a augmenté de 235 %, comme l'a souligné Airbus. L'avionneur européen estime qu'il continuera à progresser plus vite (+7,1 % par an) que la moyenne mondiale (+ 4,7 %), et que la demande devrait représenter entre 2000 et 2600 appareils, soit plus de 8 % des nouvelles livraisons dans le monde, d'ici à 2032, soit une valeur estimée à 550 milliards de Dollars par Boeing.
Afin de gérer le nombre croissant de passagers, les compagnies aériennes locales continuent à investir massivement et privilégient les avions long-courriers et les gros appareils à forte capacité comme l'Airbus A380, A330 et A350 ou les Boeing 747-8, 777, 787 Dreamliner qui représenteront 61 % des livraisons dans les vingt ans à venir, selon l'avionneur européen. On ne s'étonnera donc pas que Boeing ait choisi le salon de Dubaï pour y lancer son nouveau long courrier, le 777X, un dérivé de son best-seller qui devrait être mis en service vers 2020. Bien lui en a pris, car le géant américain a décroché des commandes de 259 appareils pour l'incroyable somme de près de 100 milliards de Dollars au tarif catalogue. C'est un démarrage commercial en trombe pour le plus gros biréacteur jamais conçu avec une capacité de 350 à 407 passagers.
Airbus ne compte pas pour autant se laisser dépasser par le gros coup de Boeing : Emirates, le plus gros client de l'A380 avec 92 contrats signés sur 259, a annoncé la commande de 50 de ces appareils pour 23 milliards de Dollars. Les compagnies du Golfe représentent déjà 42,5 % du carnet de commandes de l'A 380 (soit 110 avions sur 259) et 22,5 % de l'A350 (soit 172 appareils sur 764).