Sous la pression grandissante de la communauté internationale, les deux parties belligérantes du Soudan du Sud ont convenu d'envoyer des négociaciateurs en Ethiopie pour les pourparlers de paix de mercredi visant à mettre un terme aux affrontements tribaux qui font rage depuis plus de deux semaines, et qui entraînent le pays au bord de la guerre civile.
Bien que la situation sur le terrain demeure tendue, le seul fait que les deux parties ont accepté de discuter est rassurant et laisse entrevoir une lueur d'epsoir.
Les affrontements entre la tribu sud-soudanaise Dinka, à laquelle appartient le président sud-soudanais Salva Kiir Mayardit, et la tribu Nuer, dont fait partie le leader rebelle Machar, ont éclaté le 15 décembre après que M. Kiir eut accusé M. Machar de préparer un coup d'Etat.
Le bain de sang subséquent a fait au moins 1.000 morts et a forcé plus de 121.600 habitants à se déplacer, causant une crise humanitaire sévère et menaçant la stabilité régionale, déjà très fragile.
Le peuple du Soudan du Sud n'a pas goûté à la paix pendant longtemps. La plus jeune nation du monde a obtenu son indépendance du Soudan, son voisin du nord, il y a à peine deux ans, après des décennies de guerre civile.
Riche en pétrole, le Soudan du Sud indépendant a pleinement profité de ses ressources naturelles et est prêt à améliorer la qualité de vie du peuple en améliorant les infrastructures, l'éducation et l'assistance sociale.
Il cherche également à attirer des investissements afin de construire de nouveaux pipelines et infrastructures pétrolières.
Cependant, aucun plan de développement ne peut se consolider dans un environnement instable et rongé par la guerre. Les dirigeants des deux parties devraient accorder une attention particulière aux intérêts nationaux et au bien-être de leurs peuples.
Composé de plusieurs tribus, le Soudan du Sud est aux prises avec plusieurs différends internes, une réalité qui met en relief l'importance de la communication et du dialogue, alors que les combats n'apportent que des clivages et des désastres.
Lors d'un sommet de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) qui s'est tenu vendredi dans la capitale kenyane de Nairobi, des dirigeants africains ont exhorté les deux parties rivales du Soudan du Sud à mettre fin aux violences, prévenant que la poursuite du bain de sang forcerait des millions de personnes à se déplacer à l'intérieur du pays ou à se réfugier, ce qui constituerait un recul du développement régional.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a fait part de sa profonde inquiétude, exhortant les forces des deux côtés à sortir le pays du gouffre.
La Chine soutient la médiation de l'IGAD dans le conflit sud-soudanais, exhortant les deux parties en conflit à répondre aux médiations internationales et à résoudre leurs différends à travers des pourparlers.
Il reste à espérer que les pourparlers d'Addis Abeba sous les auspices de l'IGAD mèneront à un cessez-le-feu et ouvriront la voie à un règlement pacifique du conflit sud-soudanais.