La délégation du Soudan du Sud aux travaux du 22e sommet de l'Union africaine (UA) qui ont débuté lundi à Addis-Abeba en Ethiopie par la traditionnelle session du Conseil exécutif réunissant les ministres des Affaires étrangères s'active pour obtenir un soutien « plus concret » de l'organisation dans le conflit avec la rébellion de l'ex-vice-pré sident Riek Machar.
Les autorités de Juba continuent d'accuser leurs adversaires d' avoir violé il y a deux jours le cessez-le-feu conclu le 23 janvier dans la capitale éthiopienne, en attaquant plusieurs positions de l'armée nationale dans les Etats d'Unité et de Jonglei, deux Etats pétroliers du pays parmi les trois affectés par le conflit survenu depuis le 15 décembre pour la lutte pour le pouvoir entre le président Salva Kiir et son ancien bras droit.
Pour Thiik Giir Thiik, coordonnateur national de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) interrogé par Xinhua, le pouvoir sud-soudanais attend du 22e sommet de l'UA pré vu jeudi et vendredi de « reconnaître formellement » puis de « condamner » l'agression subie de la part des rebelles de Riek Machar.
« Nous n'avons pas enregistré jusqu'ici une position précise de l'Union africaine, à part la condamnation du conflit au début. Même s'il est vrai que c'est sous l'égide de l'IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement, NDLR) que se déroulent les pourparlers de paix », a souligné le diplomate en marge de la 24e session du Conseil exécutif de l'UA ouverte lundi à Addis- Abeba.
Salva Kiir ne participera au sommet, il se fera représenté par son vice-président actuel, a annoncé Thiik Giir Thiik qui déplore « une grave agression » du pouvoir ayant causé d'innombrables pertes humaines estimées à 5.000 morts par les sources officielles (contre 10.000 par les Nations Unies) et environ 50.000 déplacés internes et réfugiés (700.000 de source onusienne).
Ce conflit, note-t-il encore, a entraîné une réduction de la production pétrolière sud-soudanaise, due à l'évacuation des personnels des compagnies. Mais les infrastructures, elles, ne sont pas affectées, précise-t-il.
Juba soupçonne ses « agresseurs » de bénéficier du soutien de pays étrangers. « Sinon, comment comprendre que la rébellion ait réussi à survivre depuis le 15 décembre ? », s'interroge Thiik Giir Thiik.
Dans son allocution d'ouverture de la session du Conseil exécutif, le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Tedros Adhanom Ghebreyesus, président en exercice de cet organe, s'est préoccupé de cette crise, affirmant que « ce n'est pas par le bout du fusil qu'on règlera ce problème ». Il a cependant plaidé pour un leadership politique et un esprit de compromis de la part des deux parties en conflit, ainsi que l'appui continu de la communauté internationale.