Le ministre ivoirien de la Justice, Coulibaly Gnénéma, écarte toute possibilité de mise en liberté provisoire pour Simone Gbagbo, l'épouse de l'ex-président ivoirien, et de Charles Blé Goudé, l'ex-leader des jeunes pro- Gbagbo poursuivis par la justice ivoirienne pour leur rôle supposé dans les meurtriers affrontements post-électoraux de 2010-2011.
"Il y a très peu de chance que Simone Gbagbo et Blé Goudé soient mis en liberté provisoire, je pourrais dire même que c'est quasiment impossible", a affirmé Mamadou Coulibaly Gnénéma, cité mardi par un quotidien proche du pouvoir mardi.
Cette mise au point de M. Coulibaly intervient alors que la presse ivoirienne s'interroge ces derniers jours sur une mise en liberté provisoire de ces deux hauts responsables de l'ex-régime, principalement de Mme Gbagbo.
Les interrogations sont alimentées par la mise en liberté provisoire accordée à une centaine de détenus pro-Gbagbo depuis le début de l'année et l'arrivée à Abidjan lundi de l'expert indé pendant de l'Onu sur les droits de l'homme en Côte d'Ivoire, Doudou Diène.
Lors de sa dernière mission en Côte d'Ivoire en octobre dernier, Doudou Diène avait demandé la liberté provisoire pour les détenus pro-Gbagbo insistant sur le cas de Mme Gbagbo.
Mme Gbagbo est en résidence surveillée à Odienné, dans le nord du pays, depuis la chute de son mari le 11 avril 2011 et Charles Blé Goudé détenu au secret à Abidjan après son extradition du Ghana où s'était refugié.
Tous deux sont poursuivis par la justice ivoirienne pour des chefs d'accusation "assez graves" et visés par des mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI).
"Pour le moment, la justice ivoirienne estime qu'elle est en mesure de les juger en Côte d'Ivoire. Par conséquent, ils n'iront pas à la CPI. Dans ce contexte comment les mettre en liberté provisoire sans que la justice internationale ne revienne à la charge ?", s'interroge le ministre de la Justice.
"Pour l'instant les juges d'instruction font leur travail sur les deux dossiers, aucune liberté provisoire n'a été pour l'instant évoquée par les juges", a-t-il ajouté avant de couper court : "de toutes les façons, il sera très difficile d'accorder cette liberté provisoire".
Mme Gbagbo est poursuivie, entre autres, pour "crimes de sang, crimes de guerre, crimes économiques, atteinte à la sûreté de l'Etat, troubles à l'ordre public et entretien de bandes armées".
Son audition par la justice ivoirienne a débuté mardi à Odienné (850 km d'Abidjan) où elle est détenue.