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Les survivants du génocide au Rwanda réitèrent leur demande d'arrestation des responsables

Xinhua | 16.10.2015 08h40

Les survivants du génocide de 1994 au Rwanda, réunis au sein de l'association Ibuka, ont appelé la communauté internationale à appréhender les suspects de génocide en cavale et à les extrader vers le Rwanda.

Cet appel a été lancé jeudi par le docteur Jean Pierre Dusingizemungu, président de l'Ibuka, lors d'une adresse aux journalistes suite à l'affaire de l'abandon récent des poursuites contre le père Wenceslas Munyeshyaka, qccusé d'être un responsable de génocide.

M. Munyeshyaka a été libéré par un tribunal français il y a deux semaines, la Cour déclarant qu'elle manquait de preuves bien que cet homme ait été condamné par contumace pour des crimes liés au génocide par un tribunal rwandais de Gacaca.

"Les auteurs de génocide circulent librement et vivent une vie paisible dans des pays étrangers partout dans le monde. La communauté internationale n'a quasiment rien fait pour appréhender ces suspects afin qu'ils répondent devant la justice" a déclaré M. Dusingizemungu.

Certains pays comme la France continuent de se montrer réticents à livrer à la justice les personnes responsables de meutres de masse lors du génocide de 1994.

En avril de cette année, le Rwanda a commémoré le 21ème anniversaire du génocide de 1994, qui a fait plus d'un million de morts dans ce pays, dont une grande majorité de membres de l'ethnie Tutsi, et une minorité de l'ethnie Hutu.

Ce génocide a été déclenché lorsque l'avion transportant l'ex-président rwandais, Juvenal Habyarimana (d'ethnie Hutu) avait été abattu le 6 avril 1994, tuant toutes les personnes à bord. Les Hutus du Rwanda ont accusé les Tutsis de cet attentat et cherché à se venger immédiatement.

Le Rwanda a également publié 156 mises en accusation et mandats d'arrêt internationaux dans 27 pays d'Afrique, d'Europe et d'Amérique du Nord, mais très peu de suspects ont été appréhendés ou jugés, de sorte qu'un grand nombre d'entre eux bénéficient de l'impunité dans leur pays d'accueil.

Le tribunal français a jugé le mois dernier que Joseph Habyarimana, recherché pour des accusations de génocide au Rwanda, ne serait pas extradé vers ce pays d'Afrique centrale car les crimes qui lui sont reprochés n'étaient pas contraires à la loi au moment des faits.

La Cour d'appel française a libéré en mai de cette année le docteur Charles Twagira, suspecté de participation dans le génocide de 1994, irritant le gouvernement rwandais et les survivants du génocide.

M. Twagira, inculpé pour la première fois en mars 2014 pour génocide et crimes contre l'humanité au Rwanda, a été libéré officiellement le 22 mai.

La loi fondamentale du Rwanda adoptée en 1996 a été déclarée rétroactive pour appréhender les suspects de génocide, autorisant de ce fait le jugement des crimes commis entre 1990 et 1994.

La Convention de 1948 sur les génocides stipule que la communauté interationale a l'obligation d'agir lorsqu'un génocide est reconnu où que ce soit dans le monde.

Actuellement, sept personnes accusées de génocide ont été extradées au Rwanda pour y être jugées, par l'Ouganda, le Canada, les États-Unis et le Tribunal pénal international pour le Rwanda (ICTR), basé en Tanzanie.

D'autres fugitifs sont toujours poursuivis, dont l'homme d'affaires Felicien Kabuga, accusé d'avoir financé le génocide.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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